Manchester n’a jamais figuré sur ma liste des must-sees en Angleterre. J’imaginais la ville trop industrielle, trop fade, trop peuplée, trop rouge. En sortant de la gare Victoria, il faisait gris et ça n’a franchement pas été le coup de cœur. Mes idées reçues se confirmaient et malgré ça, j’étais un peu déçue. Deux jours plus tard, j’avais un avis bien différent.
Pourquoi Manchester ?
Je suis partie avec une amie qui me rendait visiter pour les vacances scolaires. Nous avions décidé de conclure nos vacances par trois jours à Manchester, puisque c’est de là qu’elle repartait pour la France.
Notre weekend a tourné autour de trois grands axes :
★ La visite de quelques bibliothèques publiques – la ville est célèbre pour ça.
★ Des errances dans le Northern Quarter à la recherche de pièces de street art.
★ L’extase devant l’architecture de la ville.
Suivre les abeilles (j’y reviens plus tard) aussi, a été un véritable jeu dans les rues de la ville.
Nous n’avions pas réellement étudier la question de ce que nous voulions voir, mis à part l’art de rue et les bibliothèques. Le reste de nos découvertes, notamment pour manger, se sont faites au fil du weekend, selon ce dont nous avions envie à ce moment.

J’ai trouvé ce bâtiment absolument superbe !
Manchester et son éclectisme architectural
Un trait caractéristique de la ville, c’est son mélange de genre architecturaux. Ce fut la première ville industrielle moderne et ce passé est resté très marqué dans l’architecture.
On retrouve donc du Néo-Gothique (la John Rylands Library), du Gothique (la cathédrale ou le Town Hall), du Baroque dit « Edwardien », de l’Art Nouveau, de l’Art Déco, du Néo-Classique (la Central Library), du Palazzo et bien évidemment, l’architecture dite « industrielle ». Il y avait quand même pas moins de 2000 anciennes warehouses et si elles ont été converties, elles ong gardé leur apparence industrielle. Elles sont à admirer le long des canaux.
Il y a aussi le surprenant Shambles Square : un petit bout de Moyen Âge, reconstruites après les bombardements de 1996 (par l’Armée République Irlandaise, une organisation paramilitaire qui se battait pour l’indépendance de l’Irlande du Nord). On y retrouve l’architecture médiévale typique avec ses maisons à colombage. Tout est trop propre pour être réaliste, mais les trois pubs qui s’y trouvent avec l’air chouette.
Observer l’architecture de Manchester est, je trouve, un excellent moyen d’effleurer la surface de la riche histoire ouvrière de la ville. On aime ou on n’aime pas, mais pour moi, c’est un grand oui !


Chose surprenante, la plupart des bâtiments semble inhabitée et laissée à l’abandon. Quand on regarde au-delà de la merveille architectural que ça représente dans l’ensemble, on peut voir des fenêtres condamnées, aux vitres brisées, sans aucun signe de vie. La ville souffre clairement de problèmes sociaux : j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de sans-abris dans les rues, et nous avons croisé quelques personnes clairement high dans les rues. Certains quartiers sont d’ailleurs à éviter la nuit à cause de ça.
En résultat, je trouve qu’il y a un énorme gap entre l’effort de la ville pour se moderniser et les problèmes sociaux omniprésents dont il faudrait s’occuper.








3 biblothèques, 3 ambiances
➀ John Rylands Library
Que l’on pourrait appeler aussi « bibliothèque de Poudlard ». Sur la photo ci-contre, c’est le vieil édifice rouge, qui contraste parfaitement avec le bâtiment bien plus contemporain qui le jouxte. Ma bibliothèque préférée des trois visitées ce jour-là !
Elle fut construite en 1899, par Enriqueta Augustina Rylands, veuve d’un riche commerçant en textile. Le bâtiment est néo-gothique, et fut érigé entre 1890 et 1899. Aujourd’hui, la bibliothèque ne forme plus qu’une avec la Library of Manchester. Je pensais que ce n’était qu’un lieu à visiter mais non, il y avait des étudiants qui y travaillaient. Je me demande encore comment ils pouvaient se concentrer avec les touristes qui arpentaient l’allée centrale.
L’intérieur est véritablement digne de Poudlard : arches et voûtes en pierres, colonnes. Voyez plutôt par vous-même.


➁ Central Library
Construite entre 1930 et 1934, la Central Library est formée d’une rotonde surmontée d’un dome. Si la structure vous semble familière, c’est probablement parce qu’elle est largement inspirée du Panthéon de Rome.
Récemment rénovée, elle est ouverte au public et on peut (presque) librement s’y promener. Certains espaces sont réservés aux personnes qui viennent véritablement travailler, mais il y a tellement de salles à voir que ça n’a pas vraiment d’importance.
Nous sommes d’ailleurs restées un moment dans la salle dédiée à la musique, à écouter un monsieur jouer du piano pendant que nos téléphones chargeaient. Le clou du spectacle ? La salle circulaire en dessous du dôme : une merveille absolue. 👇
➂ Portico Library
Il y a aussi cette petite bibliothèque, bien dissimulée. Pourtant, le bâtiment ne passe pas inaperçu. Il date du début du XIXe siècle et a été designed dans un style grec (encore un autre type d’architecture !).
Pour y entrer, il faut sonner à une porte qu’il est facile de manquer et donner la raison de votre visite. Puis, il faut attendre que quelqu’un déclenche le mécanisme pour ouvrir la porte, puis il faut monter plusieurs volées de marches avant de parvenir dans la bibliothèque.
La dame de la réception nous a donnée une petite feuille explicative et nous a dit que malheureusement, il y avait des travaux et que plusieurs parties étaient fermées aux non-adhérents.
La visite a donc été très courte puisqu’il n’y avait qu’une salle à visiter. Il y avait une exposition aussi, sur les costumes – j’ai trouvé ça d’une laideur sans nom. Des matières et des couleurs cheloues, le tout arrangé avec un goût douteux.
Ça paraissait prometteur, mais nous avons été déçues de cette bibliothèque.
Le street art du Northern Quarter
En ce qui concerne la poursuite de l’art de rue, j’ai laissé mon sidekick prend les devants. Elle m’a dit ce qu’elle voulait voir pour que nous puissions partir tranquillement à l’assaut du Northern Quarter.
Un seul mot d’ordre en ce qui concerne l’art de rue : fouiner, ne pas hésiter à sortir des sentiers battus. A Manchester, ça signifie s’enfoncer dans un tas de petites rues défraîchies, celles où tu te demandes combien de personne y ont perdu la vie, mais aussi à lever les yeux, à être attentif au moindre petit éclat de couleur.
Le Northern Quarter est le quartier que nous avons le plus arpenté et pourtant, nous sommes passées à côté de certaines œuvres (certaines pourtant gigantesques). Je vous parlerai de ces chefs d’œuvres dans un autre article : j’ai pris énormément de photos des murs de la ville. Parce que le street art, c’est quand même une manière vraiment chouette de dynamiser une ville en faisant appel à de chouettes artistes. L’image centrale ci-dessous est d’ailleurs l’oeuvre d’un artiste français, C215.
Trois de mes pièces favorites. 👇
👉 Pour voir plus de Street Art à Manchester, suivez le guide !
Suivre les abeilles ?
Les abeilles, c’est le symbole incontesté de la ville de Manchester et ce, depuis le XIXe siècle. Elles envahissent Manchester ! Pas les vraies bien sûr, mais le petit insecte bourdonnant est le symbole de la ville depuis plusieurs siècles. L’explication est assez logique.
De la Révolution Industrielle…
L’abeille a été adoptée comme symbole de la ville pendant la Révolution Industrielle, aux XVIIIe et XIXe siècles. Manchester était alors le leader de la production de masse et la ville était une véritable ruche d’activité ouvrière. Les abeilles sont connues pour être des ouvrières elles-aussi, des workers comme on dit en anglais. Il était donc tout naturel que ces insectes représentent les Mancuriens – les habitants de Manchester.
Jusqu’à aujourd’hui
Après l’attentat du 22 mai 2017 au concert d’Ariana Grande à Manchester, le symbole a été renforcé. En plus de son symbolisme d’origine, l’abeille est devenue le symbole public de l’unité face à la menace terroriste. A la suite de cette journée, il y a eu un mouvement de tatoueurs, le Manchester Tattoo Appeal qui appelait les gens à se faire tatouer une abeille pour récolter des fonds pour soutenir les victimes et leurs familles.
Du coup, on retrouve des abeilles absolument partout : sur les poubelles publiques, dans les moulures des musées et aussi dans le street art. Il y a d’ailleurs une fresque gigantesque, commissionnée par la ville : 22 abeilles pour représenter les 22 victimes de l’attentat. C’est l’œuvre de l’artiste Russell Meehan, connu sous le nom de Qubek.
Il y a plusieurs « statues » d’abeille disséminées dans la ville. Saurez-vous toutes les trouver ?
Encore un peu de street art ?
Détail de la frise de la Art Gallery
La fresque murale de Qubek, en hommage aux victimes des attentats
❈
Carnet d’adresses pour manger
Comme mentionné plus haut, nous n’avions pas regardé à l’avance les endroits recommandés pour manger. Nous nous sommes laissés porter par notre estomac pour décider en temps voulu l’endroit où nous voulions manger.
Chapter One Books, Northern Quarter
La pause goûter par excellence, dans cette petite enseigne qui fait également office de librairie indépendante.
La déco y est sublime, avec une vraie fontaine de pierre à l’intérieur, des meubles dépareillés, et de quoi manger végétarien et vegan ! Ambiance salon de mamie assurée.
Folk & Soul, Northern Quarter
Un restaurant vegan vraiment sympa. Les lasagnes (sans poivrons, youhou !) étaient délicieuses mais trop copieuses pour nous. Après deux jours à manger comme si nous n’avions pas mangé depuis des semaines, nous n’avons pas réussi à en venir à bout.
Ambiance sympa, staff adorable. J’y retournerai !
Try Thai, Chinatown
Nous voulions manger asiatique pour ce premier repas, et quoi de mieux que de se glisser sous l’arche qui marque l’entrée de Chinatown pour ça ?
C’était bon, très abordable. Ma faible résistance aux épices m’a joué des tours mais rien d’insurmontable.
Dutton, Albert Square
Le restaurant/bar anti-pluie ! Nous y avons trouvé refuge alors qu’une grosse averse nous commençait à nous tomber dessus.
C’était un peu cher pour ce que c’était, mais c’était copieux et a eu le mérite de nous réchauffer un peu.
Autres choses à voir ou à faire :
★ Un tour gratuit de la ville de Manchester, pour découvrir la ville avec quelqu’un qui s’y connaît. Vous pouvez réserver votre tour ici (lien affilié).
★ Le galerie d’art, où se trouve une oeuvre de Bansky. Il y avait une exposition sur les croquis de Léonard de Vinci quand j’y suis allée, une merveille.
★ Passer dans Gay Village où l’ambiance est apparemment géniale le soir venu.
★ Aller voir Chinatown – l’arche y est très jolie.
★ Marcher le long du canal et apprécier l’architecture des anciennes maisons ouvrières.
★ Faire le tour des petites boutiques indépendantes et des friperies, et essayer de ne pas tout acheter.
★ Prendre un verre dans le plus petit pub d’Europe (paraît-il). Nous n’y sommes pas rentrées, je suis claustrophobe.
★ Visiter la bibliothèque Chetham, ouverte depuis le XVIIe siècle. Elle était fermée quand nous y sommes allées. #déception
❈
Où dormir ?
Nous avions opté pour une chambre en Ibis Budget, ce qui nous a coûté environ £100 chacune pour deux nuits. L’hôtel était idéalement situé, proche de la gare Picadilly et du Northern Quarter. C’était propre et cosy, mais pas pratique. Nous avions demandé une chambre avec lits simples séparés (ce que nous avions), mais la douche donnait directement dans la chambre. Intimité = zéro.
✨ Réservez vos activités à Manchester ! ✨
Lorsque vous utilisez les liens suivants pour réserver une ou plusieurs activités à Manchester, vous me permettez de toucher une commission. Ça soutient le blog et me permet de continuer à partager mes aventures avec vous. Merci d’avance ! ♥
10 commentaires
Alors là, tu viens de m’apprendre le nom des habitants de Manchester que je n’aurais jamais pu deviner toute seule.
Trop belles les bibliothèques que tu as visitées. Carrément ça fait très Poudlard la première mais j’adore aussi la rotonde de la Central Library. Je ne savais pas que les bibliothèques étaient l’attrait touristique n°1 de Manchester.
Je t’avoue que je ne le connaissais pas avant d’arriver dans la ville.. Je ne l’aurais pas deviné non plus !
C’était telleeeeement beau, toutes ces bibliothèques ! Mais je veux retourner dans la ville pour voir celles qui étaient fermées.. xx
La bibliothèque John Rylands a l’air magnifique et les bâtiments de la ville également. J’aime bien l’idée que le symbole de la ville apparaisse partout et de plusieurs façons. J’ai failli partir à Manchester pendant les vacances et je suis finalement retournée à Londres mais ce n’est que partie remise avec ce que tu as présenté ici
C’est tellement, tellement joli ! Je te conseille vraiment d’aller te balader dans cette ville, parce que c’est vraiment une ville qui vaut le détour ! xx
Je ne connaissais cette ville que de nom mais tu m’as donné envie de la visiter 🙂 Les bibliothèques sont magnifiques !!! J’adore la 1ère qui ressemble à Poudlard .
Il y en a d’autres que nous n’avons pas eu le temps/l’occasion de visiter.. La Chetham Library par exemple, qui date du XVIIe siècle ! Il va falloir que j’y retourne ahah. xx
Merci pour la balade ! Je ne savais pas que la ville est connue pour ses bibliothèques. Tes photos reflètent complètement cette impression de vide; c’est dingue ! Cela dit, je me souviens que j’avais eu la même impression parfois à Bristol (pourtant dans un quartier shopping). Architecture éclectique, c’est le moins que l’on puisse dire ;-D
Après, je m’arrange toujours pour qu’il n’y ait pas grand monde sur mes photos, quitte à attendre. Le Northern Quarter par exemple, est plutôt animé ! xx
On peut dire que cet article tombe à pic, j’y vais ce week-end ! Ça me donne pleins de pistes. Du coup je ferai l’impasse sur les costumes moches ^^
Oh chouette, j’espère que la ville va te plaire ! 😀 xx