Etudiante Erasmus à Glasgow : mon expérience

par Ophélie
Publié le Edité le 16 commentaires
Etudiante Erasmus à Glasgow

Partir étudier à l’étranger m’a ouvert les yeux universitairement parlant, et j’avais envie de vous en parler – même plusieurs années après être rentrée en France (puis repartie, cette fois en Angleterre). Mon année en tant qu’étudiante Erasmus a été mitigée sur le plan global (comme je l’expliquais dans cet article) mais sur le plan universitaire, ça a été une véritable redécouverte.

Note : Cet article est le fruit de mon expérience personnelle. J’imagine que tous les étudiants partis dans le cadre du programme Erasmus n’ont pas vécu les mêmes choses que moi.

La décision de partir étudier à l’étranger en tant qu’Erasmus

Comme je le disais dans l’article mentionné plus tôt, faire le choix de partir pour étudier n’a pas été le fruit d’une longue et mûre réflexion. Ça a davantage été une décision spontanée, provoquée par un enchaînement de problèmes personnels.

Après un redoublement de première année de LLCE (abréviation qui, lors de l’inscription, ne signifiait absolument rien pour moi), et une deuxième année absolument ennuyeuse et inintéressante, je n’avais plus goût aux études. Les cours étaient dérisoires car mal traités, les professeurs pas assez présents vis-à-vis des étudiants, les examens à rallonge et les contrôles continus me bouffaient un peu (dans ce billet, je parle d’une licence, le cas du master est différent). C’était une période assez abominable, pendant laquelle j’ai littéralement détesté la fac.

Rajoutez à ça deux décès dans ma famille dont j’ai eu du mal à me remettre, vous aurez un aperçu de l’état d’esprit dans lequel je me trouvais. Bref, partir étudier à l’étranger, via le programme Erasmus, a été comme une bouffée d’air frais, l’occasion de prendre du recul vis-à-vis des études et surtout, un nouveau départ. Je profite de cet article pour vous montrer la si jolie université qui m’a accueillie pendant une année scolaire, la University of Glasgow, en Ecosse.

Un système de cours différent, sur-mesure pour les Erasmus

J’ai eu de la chance d’avoir été envoyée dans cette université-là. Vraiment beaucoup, beaucoup de chance.

Le mode de fonctionnement de l’université au Royaume-Uni diffère énormément du système français dans le sens où on ne choisit pas une filière aux dépends d’une autre. Non, le système des cours est à la carte – c’est-à-dire qu’on choisit les cours qu’on a envie de suivre, et c’est tout. Etant donné ma filière en France, le choix était restreint et il m’a quand même fallu choisir en fonction des cours prodigués dans mon université de base (tout ça pour une histoire d’équivalences).

J’ai donc choisi de la littérature écossaise en guise de littérature, de la civilisation celte en guise de civilisation, ainsi que de la traduction, rendue obligatoire (pour remplacer tout un tas de trucs un peu chiants en France). Et c’est tout. Vous n’imaginez pas ma joie à l’idée de ne plus faire de linguistique, de phonétique, de grammaire ou de compréhension orale à deux francs ! J’étais libre de suivre des cours qui allaient véritablement me plaire, et pour lesquels j’allais pouvoir m’investir à fond.

Un emploi du temps allégé et un suivi assidu des professeurs

Mon emploi du temps n’était pas chargé, puisque j’avais huit heures de cours par semaine à tout casser : trois heures de civilisation celte, trois heures de littérature écossaise, une heure de traduction et une heure de cours spécial étudiants Erasmus (pendant lequel on parlait de tout et de rien : des aspects de la vie glaswegienne, de la culture écossaise, etc.).

Les cours de civilisation et de littérature, c’était deux heures en mini-amphithéâtre et une heure de TD où on était en petit comité d’une dizaine d’étudiants. Chaque heure de séminaire était animée par plusieurs profs, selon ce qu’on voyait ce jour-là. En civilisation, par exemple, on avait un professeur spécialisé dans la littérature celte, un autre pour l’art, ou encore un autre pour les objets de tous les jours. Chacun avait sa période attitrée aussi.

Pareil pour la littérature : un professeur pour l’étude des romans, un autre pour la poésie, et ainsi de suite. Et les ouvrages à l’étude étaient très intéressants : Trainspotting d’Irvine Welsh, The Trick is to Keep Breathing de Janice Galloway (que je suis en train de relire et que j’aime toujours autant), Waverley de Sir Walter Scott. Imaginez le plaisir que l’on peut ressentir en apprenant des choses via un professeur passionné qui sait de quoi il parle, et qui en parle de manière palpitante. En groupe de TD, on faisait des activités ensemble, des jeux, de manière à approfondir le sujet.

Les examens : contrôle continu et partiels

Chaque semestre, nous avions deux essais par cours à rédiger : premier sujet imposé, second au choix. Et chose merveilleuse, une fois les copies corrigées et notées, nous devions aller voir nos chargés de TD pour un rendez-vous particulier pendant lequel il nous expliquait ce qui n’allait pas ou au contraire, ce qu’il fallait garder ! Chaque étudiant avait donc un suivi personnalisé, de manière à constamment progresser. En plus de ça, les profs étaient systématiquement à disposition pour répondre aux nombreuses questions que l’on pouvait se poser. Comment voulez-vous échouer avec un système pareil ?

Il y avait également des examens sur table à la fin de semestre, un pour chaque matière comme en France. La différence ? La durée des épreuves, qui était d’une heure et demie, voire de deux heures, contrairement aux exams de quatre heures en France. Chose étonnante, les essais et examens étaient d’abord notés sur vingt-deux (vingt en France, pour ceux qui l’auraient oublié), puis le résultat était converti en grade : A, B, C, etc. Un système un peu étrange mais qu’il est aisé d’assimiler.

Travailler dans de bonnes conditions

Certes, je n’avais pas beaucoup d’heures à l’université. Cependant, la dose de travail personnel à fournir était énorme. En France, j’avais une vingtaine d’heures de cours chaque semaine, et une quantité de travail astronomique pour chaque cours : il m’était impossible de travailler chacun d’eux de manière approfondie. A Glasgow, c’était différent.

La bibliothèque universitaire : ce rêve

En plus de ça, la bibliothèque universitaire était une bibliothèque digne de ce nom – j’y passais une grande partie de mon temps. Il y avait une dizaine d’étages, chacun dédié à une thématique large (civilisation, sciences, etc.) et des salles annexes plus spécifiques. On y trouvait aussi des espaces pour travailler en groupe, des alcôves pour travailler en paix, et une immense salle informatique pour imprimer ses dossiers ou faire de la recherche. C’est bien l’unique endroit où la moquette ne m’a pas dérangée d’ailleurs, puisqu’elle étouffait les bruit de pas et permettait une concentration maximale.

La quantité de livres mis à disposition était fabuleuse, et il était rare de ne pas trouver ce qu’on pouvait chercher pour la rédaction des essais. Autant vous dire que la BU de ma fac française ne faisait pas le poids à côté : une salle à peine pour les langues, avec très peu d’ouvrages pour ma branche – et la plupart étaient dépassés de plusieurs dizaines d’année. LOe système d’emprunt des livres était vraiment bien pensé : on pouvait garder la plupart des livres pendant trois semaines, mais certains étaient limités à douze, vingt-quatre ou quarante-huit heures. Lorsqu’on avait des recherches à faire pour un essai imposé, cela permettait d’avoir quand même accès aux livres que tout le monde voulait.

Révisions étudiantes : cette solidarité de dingue

Mes camarades de classes et moi, on organisait souvent des sessions rattrapages et révisions tous ensemble. Ces petites sessions étaient absolument géniales : s’il y avait un point du cours qui nous était obscur ou que l’on n’avait pas compris, il y avait toujours quelqu’un pour nous éclairer. Une date nous manquait ? Quelqu’un l’avait noté quelque part. Un nom nous avait échappé ? Quelqu’un pouvait nous le rappeler. On échangeait nos points de vue, nos explications étymologiques, nos connaissances. Ou bien nous révisions ensemble, en évaluant nos connaissances et nos lacunes. Il y avait aussi cette petite chapelle, où nous pouvions travailler au chaud avec boissons chaudes à volonté, servies dans de vieilles tasses dépareillées super marrantes.

Un campus optimal (en plus d’être beau)

Et puis, le campus était vraiment bien foutu. Il y avait un bâtiment pour chaque matière, les salles étaient chauffées de manière à ne pas se geler les fesses (y compris les salles de séminaire), les sièges étaient confortables, les tables pratiques pour écrire. Les profs fonctionnaient beaucoup avec le tableau, projetant différents diaporamas en guise de support – des diaporama qui étaient numérotés, ce qui était super pratique pour prendre des notes et s’y retrouver, puisque les profs nous envoyaient ces diapos en fin de journée.

Etudiante Erasmus à Glasgow – dernières pensées

Où je veux en venir avec tout ça ? Etudier à l’Université de Glasgow en tant qu’étudiante Erasmus a ravivé ma passion pour les études. J’ai appris bien plus de choses en neuf mois qu’en trois ans en France – et des choses qui m’intéressaient, et m’intéressent encore aujourd’hui. J’ai développé une véritable passion pour la civilisation celte, à tel point que c’est devenu mon sujet de prédilection pour mes mémoires de Master, en première année, mais aussi en deuxième. Aujourd’hui encore, c’est un sujet qui me passionne et je dévore les livres qui en traitent.

A Glasgow, j’ai appris à travailler de manière autonome, mais aussi en groupe, avec des gens intéressés et travailleurs, qui avaient choisi de suivre ces cours pour une bonne raison. Jamais je ne me suis sentie larguée vis-à-vis de l’école (excepté quand il y avait un changement de salle et que je me perdais). Cette année-là, j’ai validé mon année avec une note bien supérieure à celles que j’avais obtenues en France, pour mon plus grand plaisir.

Être étudiante Erasmus m’a aidée à relativiser les choses et à me donner envie de poursuivre mes études en entamant un master, qui s’est finalement révélé très intéressant (des groupes plus petits, des séminaires plus intéressants, de bons profs). En plus de ça, le petit détail qui n’est pas trop dégueu, c’est que l’Université de Glasgow est quand même super canon avec ses vieilles pierres noires et ses bâtiments à la Harry Potter..

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16 commentaires

Amélie 5 octobre 2017 - 14:50

Bonjour Ophélie,
Ton article est vraiment interessant et ne fais que me donner davantage envie de partir faire mon master là-bas. J’aimerais beaucoup savoir comment tu t’y es prise pour intégrer cette université et surtout combien de temps à l’avance car aujourd’hui je suis assez pommée concernant la procédure à suivre? d’autant que j’ai pris une année après l’obtention de ma licence donc je n’ai pas de fac pour me soutenir. Aussi je voudrais savoir si je suis obligée de passer par l’obtention d’un concours d’anglais pour pouvoir m’inscrire. Si tu as quelques conseils pour moi je suis preneuse!

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Ophélie G. 23 octobre 2017 - 18:21

Salut Amélie ! Merci pour ton long commentaire. 🙂 Pour intégrer l’université, je t’invite à lire mon article (tape PGCE dans la barre de recherche, tu devrais le retrouver facilement). Ça serait trop long à expliquer par commentaire. Je peux te dire que j’ai commencé les démarches l’année dernière à cette période. Inutile d’avoir un concours d’anglais, si tu as fait une licence d’anglais par exemple. Le problème, c’est que les conditions d’entrée au PGCE dépendent vraiment d’une fac à une autre… N’hésite pas à m’envoyer un email si tu as des questions précises, je me ferais une joie de te répondre. xx

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Justine 17 janvier 2017 - 14:29

Bonjour! Je suis moi-même en pleines démarches pour intégrer cette université mais il y’a quand-même quelque chose qui me dérange: comment as-tu fais pour choisir tes matières alors que je n’arrive pas du tout à les trouver sur le site xD ? En tout cas merci beaucoup pour ce partage, ça m’aide et me rassure énormément 🙂

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Ophélie G. 17 janvier 2017 - 19:06

C’était il y a quatre ans, je me souviens plus trop je t’avoue.. Une chose est sûre, j’ai choisi une fois sur place ! Je suis contente que mon article t’ait plu. Si jamais tu as d’autres questions, je t’invite à me contacter via la page contact du blog (ce sera plus simple pour échanger). 🙂 xx

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Auregane 13 novembre 2016 - 17:05

Bonsoir, j’ai pris plaisir à lire ce petit billet car je recherche une fac pour mon fils en L1 anglais chinois de 17 ans et rêvant de voler de ses propres ailes, d’où mon intérêt pour le programme Erasmus. Quitte à vouloir se débrouiller autant opter pour une solution qui le motivera dans ses études en plongeant dans la langue. Merci d’avoir partagé votre expérience.

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Ophélie G. 14 novembre 2016 - 17:46

Bonsoir 🙂
Je suis ravie que cet article t’ait plu et qu’il te soit utile. 🙂 xx

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Sarah 16 septembre 2016 - 23:06

Et voilà. Trop envie de reprendre les études, maintenant… 😀

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Ophélie G. 17 septembre 2016 - 10:32

Goal achieved! 😀 xx

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Tiphaine 16 février 2016 - 21:04

On dépeint souvent Glasgow comme une ville industrielle, mais dans tes photos, je lui trouve un côté gothique très agréable, très « Harry Potter » comme tu le dis si bien.

Tu as eu de la chance d’avoir vécue une belle expérience Erasmus, la mienne fut en demi-teinte. LLCE comme toi, mais en Allemand, j’ai choisi d’aller à Hambourg, une ville que j’ai adorée, mais ça na pas du tout marché avec mes colocataires et impossible d’en changer. Un cursus qui ne me plaisait pas du tout. Je suis partie en février après 5 mois. Sans regret, sauf la ville qui me manque encore de temps à autre. J’y ai encore une amie très proche que je devrais aller voir en juin ou juillet.

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Ophélie G. 16 février 2016 - 21:49

Glasgow a en effet cet effet sur les gens : trop industrielle, trop vieillotte. C’est probablement à cause d’Édimbourg, qui lui vole la vedette haut la main !
Comme quoi, l’expérience Erasmus varie d’un étudiant à un autre.. Pour ma part, la coloc était franchement chouette (on était 6, écossais, italien, espagnol et française), mais l’appart c’était la grosse arnaque. On a vraiment eu un tas d’emmerdes, mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier cette année écossaise ! 😀 J’espère que tu raconteras ce séjour en Allemagne ! xx

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Aemilia 16 février 2016 - 14:55

En vrac, mes réactions à ce post :
– Quels magnifiques bâtiments !
-Tu m’as fait rêver en parlant de salles chauffées (ça peut paraître une précision anodine pour les gens qui ne sont pas passés par la fac, mais effectivement en France c’est la catastrophe de ce point de vue, et je ne parle pas uniquement des amphi).
– J’ai dû faire de la phonétique historique pendant un semestre, en sortant de prépa, et je comprends ta joie de ne pas avoir eu à en faire en Écosse !
– En ce qui concerne les professeurs, par contre, j’ai retrouvé ce que j’ai connu dans ma fac (à Lyon) : un prof ultra spécialiste par cours, et un suivi assez attentif, surtout lors de notre préparation au CAPES (en même temps, en lettres classiques on était 10, je crois qu’il y avait plus de profs que d’élèves !)
– Des cours de civilisation celte ! ça devait être trop bien !

Un billet super intéressant, merci ! 🙂

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Ophélie G. 16 février 2016 - 21:46

Merci pour ce commentaire ahah ! Je suis d’accord avec toi, les bâtiments sont trop chouettes ! Pour les salles chauffées, c’était un peu LE rêve absolu.. Mon université française était trop mal isolée, il faisait tout le temps froid.. Les cours de civilisation celte (qui incluent vikings et légendes :D) étaient absolument géniaux. Quant aux profs… j’imagine que ça dépend des facs ! Ravie que cet article t’ait plu ! xx

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Marion 16 février 2016 - 11:06

et m**de j’aurais vraiment du faire Erasmus!!!!!!

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Ophélie G. 16 février 2016 - 21:45

Héhé ! 😉 xx

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Kenza 16 février 2016 - 10:59

Je n’ai pas fait Erasmus mais j’ai deux trois remarques ! La première concerne la qualité des cours en France. Je suis allée à la Sorbonne, et l’immense majorité de mes profs étaient extrêmement compétents, tous agrégés et doctorants pour les chargés de TD, bien plus pour les maîtres de conf. Malgré les amphis surchargés, certains profs prenaient le temps de nous connaître. C’est personnel je pense. Mais surtout, quand tu dis que dans un tel système on ne peut pas échouer… C’est partiellement vrai, mais ce est pas à cause du support fourni, c’est à cause des sommes faramineuses dépensées par les étudiants. J’ai plein d’histoires pas nettes (en mp si tu veux) et le fait d’avoir un client en face de soi et non plus un client fausse la donne pédagogique. C’est aussi grâce à cet argent et à la société plus philantrophique que les bâtiments, la bibliothèque la technologie sont bien plus imposants et entretenus.

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Ophélie G. 16 février 2016 - 21:45

C’est bien pour ça que j’ai précisé que cette expérience était personnelle. 😉 Je suis sûre que tout dépend de l’université dans laquelle on fait ses études. Ce qui est étonnant, c’est que j’ai fait ma licence et mon master au sein de la même fac, et que les deux se sont révélées aux antipodes l’une de l’autre. En master, les profs étaient beaucoup plus accessibles, et les cours beaucoup mieux traités. J’imagine aussi que le nombre d’étudiants a aussi son rôle à jouer dans tout ça. Pour l’aspect financier, ça compte aussi bien évidemment (bien que beaucoup d’étudiants de nationalité écossaise bénéficient du SAAS, ce qui facilite la tâche). Je serais ravie que tu me racontes tes histoires pas nettes, ça m’intéresse beaucoup ! xx

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À PROPOS

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Ophélie

Buveuse de café quasi professionnelle et collectionneuse d'images, je vis au Royaume-Uni depuis 2014.

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