A wee Friday blether #11 | Six mois à Edimbourg

par Ophélie
Publié le Edité le 6 commentaires
My Scottish diaries #11 | 6 mois à Edimbourg

Le 10 juillet 2020, Sarah et moi allions à Edimbourg pour récupérer les clés de notre appartement à Edimbourg. Un premier aller-retour express, alors que l’année scolaire n’était pas encore terminée. Il nous a fallu attendre le 23 juillet pour officiellement emménager dans notre nouveau chez-nous dans le beau quartier de Leigh dans la capitale écossaise. Six mois plus tard, ça donne quoi ?

Le ressenti des six mois

En toute honnêteté, je n’ai pas l’impression d’être à Edimbourg depuis six mois. Je suis toujours dans la phase « lune de miel » de mon installation (en référence au cycle de vie de l’expatriation, dont j’ai parlé à l’occasion de mes six ans au Royaume-Uni). Je m’émerveille sans arrêt de la beauté de la capitale écossaise, et chaque sortie dans les alentours me met des étoiles dans les yeux. Les petites choses du quotidien m’émerveillent : que ce soit le soleil hivernal qui illumine chaudement les vieilles bâtisses de pierre, la pluie qui bat les fenêtres, le sourire d’inconnu.e.s dans la rue. (Bon, les gens qui ne portent pas de masque là où c’est obligatoire m’énervent comme jamais, par contre).

C’est encore comme vivre un rêve éveillé. Je reste réaliste, je sais que ça ne durera pas éternellement (du moins, je pense). Mais en attendant, j’en profite un maximum, malgré la pandémie qui limite les sorties.

De l’Angleterre à l’Ecosse

J’ai fêté mes six ans au Royaume-Uni en septembre dernier, un mois après être arrivée à Edimbourg donc. Ce nouvel emménagement n’a pas été accompagné par les sempiternelles démarches administratives : j’ai déjà un compte en banque et mon National Insurance Number, j’ai toujours le même numéro de téléphone via Giffgaff, ma voiture est assurée au Royaume-Uni. Bref, la seule chose qui a changé c’est que depuis août, j’ai mon statut de résidence permanente, acquis au bout de longues semaines. A moi la vie au Royaume-Uni de manière illimitée. 

Ce qu’il me reste à faire : m’enregistrer chez un GP (un docteur), échanger mon permis de conduire français, renouveler mon passeport et pourquoi pas demander la nationalité britannique. Des banalités !

Changement d’environnement

Là encore, pas grand-chose à déplorer. L’installation s’est faite assez simplement. Je vis avec une de mes meilleures amies. Nous avons quitté l’Angleterre ensemble, avec nos meubles et nos effets personnels. Il ne nous restait qu’à monter les meubles, remplir les placards et prendre nos marques dans ce nouvel appartement que nous adorons. Il est spacieux, lumineux et terriblement bien placé. Nous vivons à Leith, un quartier au nord-est d’Edimbourg. Les docks et le port sont à quelques minutes de marche et le centre-ville est accessible à pied. De toute façon, le réseau de bus est très bien organisé à Edimbourg et nous pouvons aisément aller où bon nous semble.

Leith semble être le quartier populaire auprès des nouveaux arrivants. Aurélie, qui écrit un livre avec Sarah de French Kilt vit d’ailleurs au bout de ma rue (#lemondeestpetit) ! Même si la construction de la ligne de tram nique la circulation en ce moment – sans parler du covid – c’est un quartier très vivant où fleurissent charity shops, pubs, cafés et restaurants, en plus d’un tas de boutiques indépendantes.

Je suis donc ravie de l’endroit où je vis !

Reconversion professionnelle

Belle surprise que de ce côté-là puisque j’ai trouvé un travail qui me convient tout à fait (même plus que ça d’ailleurs). J’en ai déjà parlé, je suis maintenant Care Support Worker – je travaille notamment avec des personnes âgées, je les aide dans les tâches quotidiennes. Parmi les trucs les plus originaux que j’ai eu à faire : mettre de la mort au rat dans des placards, acheter les pyjamas les plus fluffy du monde, essayer une rampe pour fauteuil roulant avec une collègue. Je vous le dis, on ne s’ennuie pas une seconde avec ce job !

C’était pourtant un saut dans le vide le plus profond, sans savoir s’il y aurait un filet pour me retenir à l’atterrissage. Après six ans à travailler dans le système éducatif anglais, j’ai carrément jeté l’éponge pour me lancer dans quelque chose de complètement neuf et inconnu. Un pari important d’ailleurs : je doutais que ça me plairait. Et me voilà, quatre mois après avoir commencé, à me réjouir d’aller au travail chaque jour. Je sais que ce n’est pas donné à tout le monde, alors j’apprécie encore plus ce sentiment. Le Royaume-Uni jouit d’un aspect que je trouve formidable : donner sa chance à tout le monde. Je n’ai aucun diplôme dans le social et pourtant, on m’a fait confiance dès le départ. J’ai appris « sur le tas », après trois jours de formation. Aujourd’hui, je sais que mon travail est apprécié, aussi bien par les personnes que j’aide que par mes collègues.

En parlant de mes collègues, je dois avouer que j’aime énormément mon équipe. Mes collègues sont extra et nous nous entendons tous vraiment bien. Le concept de team work prend tout son sens au sein de cette équipe de gens parfois déjantés, mais toujours supportive (je ne sais toujours pas comment exprimer ce mot en français, alors je me contente de la version originale).

Interactions sociales en pleine pandémie

Le contexte pandémique a quelque peu entaché la partie sociale de ma nouvelle vie à Edimbourg. Il faut dire qu’avec les restrictions sociales et les (pseudo-)confinements, difficile de sortir et de rencontrer du monde. Les pubs sont fermés, les matches de rugby/foot sont annulés, les concerts sont repoussés. Adieu culture et divertissements. Ça limite pas mal les options sociales.

Néanmoins, j’ai quand même pu rencontrer en vrai des personnes rencontrées sur la toile, notamment via Instagram. J’ai tout un réseau d’amies françaises ici, et mine de rien, ça m’avait manqué à Scarborough (et c’est l’asociale que je suis qui écrit ça). Non pas spécialement le côté français du truc, mais rien que le fait de connaître du monde, c’est juste magique ! Pour le moment, nous nous retrouvons surtout pour de chouettes balades dans la ville, puisque nous sommes encore confinés en Ecosse.

Côté linguistique

« Mais, tu comprends ce qu’ils disent ? » m’a-t-on demandé à plusieurs reprises ? Ça me fait toujours sourire – les clichés ont la vie dure ! Quand je suis arrivée à Glasgow en 2011, j’ai galéré. Avec mes deux années de licence en poche et la certitude de me débrouiller en anglais, je me suis pris une belle claque lors de mon premier échange oral, avec le chauffeur de bus qui m’a conduit de l’aéroport à l’université de Glasgow. Et rebelote avec le banquier. Il faut dire que l’accent glaswégien est particulier, notamment quand le seul anglais étudié est l’anglais de la Reine.

Mais après six ans à travailler en Angleterre et à être entouré d’anglophones, l’accent édimbourgeois ne me paraît pas si prononcé que ça. Certes, j’ai dû m’habituer à certains mots. Ceci étant dit, beaucoup de mots sont communs entre le dialecte du Yorkshire (où j’ai habité trois ans) et le Scots. Maintenant, je parle d’ailleurs un mélange d’anglais standard, de dialecte du Yorkshire et de Scots. Ça surprend parfois mes interlocuteurs, mais je n’y peux pas grand-chose. 🙂 En revanche, je ne roule pas les R, et je doute d’y parvenir un jour ! Affaire à suivre…

Voilà qui conclut ce bilan de mes six mois à Edimbourg – et de ces chroniques hebdomadaires. J’espère que les six mois à venir se passeront aussi bien que ceux qui viennent de s’écouler. Avec un peu de chance, la vaccination contre le covid permettra un relâchement des restrictions en Ecosse – j’ai une liste longue comme le bras d’endroits à découvrir (et j’ai toujours pour projet de transformer ma voiture en car camper !). 

Un beau week-end à vous ! ♥

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6 commentaires

Lolli 26 janvier 2021 - 16:47

J’adore ton bilan des 6 mois. Je vois ce que tu veux dire par équipe solidaire, c’est vraiment important dans le monde du travail. Continue à profiter, à rêver les yeux ouverts et à nous régaler ici et sur insta de tes photos

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Ophélie G. 28 janvier 2021 - 16:50

Merci Lolli pour tes petits mots qui me font toujours tellement plaisir ! xx

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Camille 25 janvier 2021 - 21:34

Joyeux anniversaire de 6 mois ! Quel beau bilan, c’est chouette de lire ça. Tu as été courageuse, et ça a payé .
Je confirme que l’accent glaswégien est le pire, même si je comprends souvent ma logeuse (qui est du Lancashire) avec un petit temps de latence 😀

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Ophélie G. 26 janvier 2021 - 10:21

Merci Camille ! Je pense qu’à un moment, tu peux plus te contenter de laisser filer la vie. Si elle ne te convient plus, change ! 😀
Ahah je te comprends. L’accent de Glasgow est… spécial ! (mais tellement beau !). xx

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3 kleine grenouilles 22 janvier 2021 - 17:01

Joyeux six mois écossais ! Je te sens tellement plus épanouie qu’en Angleterre !
Je ne connais pas du tout l’Ecosse et tes articles me donnent envie de venir découvrir Edimbourg et les environs.

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Ophélie G. 23 janvier 2021 - 17:34

Merci ! 😀 J’espère que cette année, tu pourras venir découvrir le pays. xx

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À PROPOS

Ophélie

Ophélie

Buveuse de café quasi professionnelle et collectionneuse d'images, je vis au Royaume-Uni depuis 2014.

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