Il y a quelques mois, j’ai dû aller à TKMaxx pour acheter un nouveau portefeuille : mon vieux a rendu l’âme après plus de dix ans de bons et loyaux services. Ça a été l’occasion du faire du tri dans le contenu, mais surtout, ça m’a rappelé un Monday Morning du Blog de Mathilde qui date d’il y a quelques années (à lire ici). Dans cet article, elle parlait d’une idée intéressante : « le porte-feuille comme reflet de là où on habite », idée venue d’un épisode du podcast Call Your Girlfriend (You New In Town?) que je me suis empressée d’écouter à mon tour.
You New In Town?
Cet épisode de podcast est particulièrement parlant pour les gens qui ont déménagé plusieurs fois, à l’étranger ou non d’ailleurs. Les deux hosts reviennent sur le fait d’être nouveau en ville et de se créer un nouveau cercle d’amis. Je n’ai jamais déménagé jusqu’à mes 20 ans. J’ai grandi dans la maison où mes parents vivent encore, je dors même dans ma chambre d’enfant / ado / jeune adulte quand je suis de passage en France. Mais à partir du moment où j’ai quitté le nid, je n’ai jamais vraiment arrêté.
Un premier appartement à Poitiers pour être plus proche de la fac en 2010, puis un retour chez les parents avant de déménager à Glasgow en 2011. Puis retour à Poitiers en 2012, avant de quitter la France en 2014 pour aller à Stamford, en Angleterre. Je ne savais pas encore que ça allait être un départ définitif d’ailleurs. En 2016, j’ai déménagé dans un petit village, Ketton, à quelques kilomètres de Stamford. Quelques semaines passées à Leeds en 2017 en attendant de trouver un logement à York. Je suis partie vivre à Scarborough en 2018, ça a duré deux ans. Et maintenant, je suis à Edimbourg depuis 2020.
Donc si je récapitule tout ça : sans compter le retour chez les parents et les quelques semaines de flottement à Leeds, ça fait tout de même huit déménagements en douze ans. J’ai vécu dans huit logements, appartements et cottage confondus, seule ou en colocation. Le seul problème à l’horizon, c’est quand je dois lister mes adresses précédentes : j’ai très bonne mémoire, mais faut pas déconner. C’est de la gymnastique mentale que d’essayer de me souvenir de tous les codes postaux de mes anciens lieux de résidence.
En résumé
Bref, sans compter Poitiers où je retrouvais mes amis à la fac, ça fait quand même pas mal d’endroits où se trouver de nouveaux amis. Glasgow, Stamford, York, Scarborough, Edimbourg. Cinq villes, cinq états d’esprit aux antipodes les uns des autres. L’avantage d’autant de déplacements, c’est la possibilité de se créer une nouvelle identité à chaque nouveau départ. De rencontrer plein de nouvelles personnes. De se confronter à plusieurs cultures. C’est un sujet que j’avais abordé il y a quelques années dans le cadre des #HistoiresExpatriées d’ailleurs : les relations sociales en Angleterre.
Dans mon portefeuille
Mon portefeuille reflète bien ma vie de Française à l’étranger. En le fouillant, on se rend vite compte que je n’habite plus en France, mais en Ecosse. Par contre, difficile de deviner que je me suis installée à Edimbourg : seules les cartes de fidélité de petits cafés indépendants en témoignent. Mais on trouve surtout :
★ Mes cartes de débit. J’ai autant de cartes que de comptes bancaires, c’est-à-dire quatre à l’heure où j’écris ces lignes. Deux comptes courants et un compte joint (avec Sarah, plus pratique pour les factures communes), et un compte en passe d’être clôturé pour changement de banque. Ici, ce sont les « cartes bleues » les plus populaires, beaucoup moins de gens utilisent des cartes de crédit.
★ Mon passeport. Je ne sors jamais sans lui, car on me demande encore régulièrement de prouver que j’ai plus de 25 ans. Ça peut sembler étrange mais au Royaume-Uni, il y a encore beaucoup de choses qu’on ne peut pas acheter si on a moins de 21 ans. Dans le doute, la pièce d’identité, la fameuse ID (à prononcer aïe-di) est demandé si t’as l’air d’avoir moins de 25 ans. En temps normal, on me la demande toujours mais avec le masque qui cache la moitié du visage, c’est pire.
★ Mon permis de conduire français. Absolument inutile puisqu’il n’est jamais demandé, j’ai juste gardé l’habitude d’avoir mon ignoble papier rose sur moi. Nostalgie ? Peut-être un peu. En attendant qu’un jour je demande l’équivalence britannique. Mais inutile pour le moment.
★ De la monnaie. Parfois des billets, souvent des pièces. Je ne paie que rarement en liquide, en cash car tout est payable par carte, même les plus petits montants.
★ Quelques cartes de fidélité. J’ai fait le tri pour ne garder que celles que j’utilise véritablement. Ma préférée ? Celle de Waterstones, une librairie, qui me donne -5% sur chaque achat et qui me permet une réduction de £10 de temps en temps.
★ Ma carte d’adhésion au National Trust for Scotland. Quand j’habitais en Angleterre, j’avais sa cousine anglaise. Ça me permet de visiter un tas d’endroits gratuitement, maintenant qu’elle est rentabilisée.
★ Des timbres de la Royal Mail. Comme ça, je sais où les retrouver quand j’en ai besoin.
Et puis c’est tout. Croyez-moi, c’est déjà bien assez.
Si mon portefeuille ne montre pas vraiment ma vie en Ecosse, c’est une toute autre histoire pour le dossier Camera de mon téléphone. Extrait :
Lu cette semaine
★ Mathilde nous raconte le bonheur de déneiger en hiver (ou pas), et ça me rend quand même plutôt contente qu’on y échappe cette année.
★ Vous connaissez mon amour pour les aventures de Sherlock Holmes ? Le New York Times parle d’une expo que je rêverais de voir, intitulée Sherlock Holmes in 221 Objects. Croisons les doigts pour qu’elle arrive un jour en Ecosse (après tout, c’est là qu’est né le créateur de Sherlock).
★ Un article bien sympa de Slate qui remet un peu en place l’Académie française. L’AF se plaint constamment des emprunts anglais dans la langue française, mais oublient de préciser que sans le français… l’anglais serait loin d’être ce à quoi il ressemble aujourd’hui.
👉 Une nouvelle adresse testée et approuvée : Artisan Roast, 100A Raeburn Pl, dans le chouette quartier de Stockbridge. Leurs cinnamon rolls végans sont très bons.
Bon week-end à vous ! Pour moi ce sera deux jours à St Andrews, dans le Fife, et j’ai hâte !
6 commentaires
Super idée, cet article, c’est toujours rigolo de savoir ce que contient le porte-feuille des autres. Le mien est redevenu très franco-français, logiquement.
Pour ma part, j’ai cessé de compter le nombre de déménagements que j’ai fait : TROP. C’est l’un de mes objectifs de cette année, d’ailleurs, puisque je revis en France : acheter pour enfin être chez moi et arrêter de déménager… on y croit !
Merci pour le lien vers le blog de Mathilde, je ne savais pas qu’elle publiait à nouveau, je suis trop contente.
Bises !
Quel bel objectif : j’espère que tu l’atteindras ! C’est quelque chose qui me plairait aussi à Edimbourg ou dans les environs, mais ce ne sera pas pour tout de suite je pense.
Mathilde publie de temps en temps, ça fait tellement plaisir de retrouver sa plume ! Bisous x
J’aime beaucoup cette idée du portefeuille reflet de l’endroit où l’on vit. C’est intéressant de découvrir ce quotidien que l’on ne connaît que si l’on habite dans le pays.
Bonne soirée et bon dimanche !
Si j’avais écrit cet article il y a quatre ou cinq ans, ça aurait montré que j’avais le cul entre deux chaises. Entre France et Angleterre, je n’étais pas encore fixée. Maintenant, le problème est réglé. Et toi, dans ton portefeuille ? x
C’est chouette comme post! Pas de carte de sécurité sociale? Si tu faisais changer ton permis, tu pourrais utiliser ce document comme pièce d’identité ?
Il n’y a plus de carte de sécu sociale depuis des années (elle avait déjà été cessé d’être donnée quand je suis arrivée en Angleterre).
C’est marrant, je parlais justement du permis avec une amie cet aprem. Alors oui, ça pourrait me servir de pièce d’identité. Je n’ai pas encore fait l’échange parce que jusqu’à présent, je ne suis jamais restée bien longtemps dans le même logement, et il faudrait que je le fasse changer à chaque déménagement. #relou Mais ça viendra un jour ! x