De Glen Coe à la côte est en passant par les Cairngorms : l’histoire d’un week-end pluvieux

par Ophélie
Publié le Edité le 10 commentaires
Sur la West Highland Way
De Glen Coe à la côte est en passant par les Cairngorms : l'histoire d'un week-end pluvieux

Début août 2020, je suis partie à l’aventure pendant deux jours en Ecosse. Le plan de base était bien dessiné dans nos têtes, à Camille et à moi : conduire à travers Glen Coe pour rejoindre Glen Etive où nous avions repéré un coin absolument parfait pour dresser les tentes, puis pousser jusqu’à Mallaig pour voir la mer. La météo capricieuse a eu raison de nos plans, et nous nous sommes retrouvées à traverser l’Ecosse d’ouest en est, de manière complètement improvisée. Voici le récit de ce week-end pluvieux.

Fun fact de la lose : Avant de prendre la route, nous nous arrêtons à Morrisons (= un supermarché britannique) pour faire les courses. Et là, c’est le drame ! En Ecosse, il est impossible d’acheter de l’alcool avant dix heures le matin. L’apéro du soir va devoir attendre.

👈 La carte de nos péripéties : on a fait beaucoup de route, mais zéro regret, c’était top !

Randonnée de quelques kilomètres sur la West Highland Way

Les applications météo ne sont pas super efficaces en Ecosse. Non pas parce qu’elles sont mauvaises, mais plutôt parce que la météo écossaise change très vite. Le temps ne s’annonçait pas trop mauvais mais de gros nuages nous ont suivi d’Édimbourg jusque dans les Highlands. Pas d’inquiétude cependant, nous savons que ça peut tout à fait changer en cours de route.

Nous quittons l’A82 pour nous arrêter au Glencoe Mountain Resort. Il fait bon, suffisamment pour retirer les vestes de pluie. La West Highland Way passe par là : c’est un trail de 154 kilomètres qui va de Milngavie (au nord de Glasgow) à Fort William. C’est un trail très apprécié des marcheurs et qui est classé comme « modéré » sur l’échelle des difficultés – ce qui le rend vraiment populaire. Camille l’a d’ailleurs complété il y a quelques années et j’aime bien écouter ses anecdotes alors que nous nous lançons sur le sentier. Un jour, moi aussi je la ferai !

De Glen Coe à la côte est en passant par les Cairngorms : l'histoire d'un week-end pluvieux
De Glen Coe à la côte est en passant par les Cairngorms : l’histoire d’un week-end pluvieux

Le sentier est agréable et serpente dans la vallée, sans difficulté aucune. C’est même relativement plat, ce qui est surprenant dans ce coin du pays. Le paysage est plutôt haut sur l’échelle de la wahou attitude. La pierre jaune du sentier contraste avec le vert éclatant des collines alentour, des buissons de bruyère en fleur se détachent de tout ça. C’est très différent des paysages que j’ai pu voir en empruntant la West Highland Way du côté de Kinlochleven il y a quelques années.

La lumière rend le paysage encore plus apocalyptique et les nuages sombres nous semblent pour le moment trop éloignés pour être inquiétants. Nous discutons pendant qu’Ombre, la chienne de Camille, court se jeter dans le moindre ruisseau. Nous croisons pas mal de marcheurs aussi, de vrais randonneurs avec leurs gros sacs sur le dos. Qu’il me tarde de me lancer dans l’aventure !

Au bout de quelques miles, nous n’y échappons pas, il commence à pleuvoir. Aucun problème, nous sommes équipées. D’un geste expert, nous enfilons les vestes de pluie. Mais rapidement, ça devient vraiment pénible et nous rebroussons chemin, en énumérant les possibilités qui s’offrent à nous. Continuer vers Mallaig ? Retourner à Édimbourg ? Nous savons pertinemment que pour Glen Etive, c’est mort pour ce soir. Clairement.

En attendant de nous décider, nous filons dans le village de Glencoe. La pluie s’intensifie et c’est trempées que nous nous réfugions dans un restaurant, le Glencoe Gathering. La gérante n’a pas l’air très ravie de nous voir dégouliner d’eau sur son plancher et insiste pour qu’Ombre soit séchée avant que nous puissions nous asseoir. Charmant.

De Glen Coe à la côte est en passant par les Cairngorms : l'histoire d'un week-end pluvieux

Direction Aviemore, dans le Parc National des Cairngorms

Le campement !
👆 Notre campement, monté en 10 minutes top chrono !

Selon BBC Weather, la météo n’est vraiment pas de notre côté ce jour-là. La pluie ne va pas cesser et de gros orages sont attendus dans la région en fin de journée. Clairement, le camping à Glen Etive, ce sera pour une prochaine fois. Après quelques minutes de tergiversations (et un repas chaud plus tard), nous décidons d’aller vers l’est : la météo a l’air plus correcte dans ce coin, ce sera plus sympa. Ni Camille, ni moi n’avons envie de retourner sur Édimbourg ce jour-là, bien résolues à camper.

Manque de pot, la pluie nous suit jusque dans les Cairngorms mais tant pis, nous sommes décidées à rester ! Le temps d’arriver à Aviemore, il pluviote, tout au plus. Trouver un coin pour dormir du côté d’Aviemore et du Loch Morlich, c’est un peu la croix et la bannière. Il est interdit de rester sur les parkings pendant la nuit. Après moult recherches et demi-tours, nous décidons de passer outre les interdictions de overnight parking et de quand même nous installer sur un parking. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seules. Nos voisins de camping sauvage se sont mis à l’aise : camping-car, table de pique-nique, pergola et barbecue sont installés. On se dit que nos toiles de tente passeront probablement inaperçu, d’autant plus que le parking est dans la forêt.

J’ai bien pensé à ce petit coin super sympa où Ana et moi avions dormi lors de notre road trip d’il y a deux ans, mais nous sommes fatiguées de trop de route et préférons rester où nous sommes.

Alerte aux midges !

Ça y est, j’ai ENFIN rencontré les horribles midges dont tout le monde me parle ! Ce sont de minuscules démons volants qui piquent et rendent le camping désagréable au possible. Je me serais bien passée de cette rencontre. Néanmoins, peut-on vraiment affirmer avoir vécu le camping en Ecosse sans des anecdotes midges à raconter ?

Alors que nous nous activons à monter les tentes (10 minutes, montre en main), puis à préparer le repas (des One Pot Pasta basiques, mais à tomber !), les midges volent partout, se collent sur notre visage et nos bras, et nous emmerdent clairement. Bien évidemment, nous avions oublié ce détail et n’avons rien pour les contrer. Tant pis, nous mangeons dans la voiture.

Note pour moi-même à ce stade : me renseigner sur les meilleures techniques pour repousser ces succubes (seules les femelles piquent) + trouver quelque chose pour soulager la douleur des piqûres de midges. Depuis, j’ai publié un article au sujet des midges !

Lever de soleil sur le Loch Morlich

Le réveil sonne à quatre heures, ça pique un peu. J’ai eu froid toute la nuit, j’ai peu dormi. Mais au moins, je sais ce que je vais devoir acheter comme équipement pour la prochaine fois. Nous démontons les tentes dans le noir complet, nous quittons le parking dans la pénombre : direction, les rives du Loch Morlich.

Note pour moi-même bis : Penser à acheter un matelas de camping et de nouvelles piles pour ma lampe frontale.

Tout est silencieux quand nous arrivons. Ici aussi, de nombreux vans sont garés malgré l’interdiction de stationner pendant la nuit en vigueur. Tout le monde dort encore et nous installons le réchaud sur une table de pique-nique pour préparer le café et le thé.

Je n’avais encore jamais assisté à un lever de soleil (du moins, pas en vacances). Le spectacle est difficile à décrire. La brume subsiste ça et là à la surface du loch, quelques canards barbotent déjà. Le ciel change de couleur toutes les cinq minutes, et passe par mille et une nuances pastelles. C’est juste wahou, again.

Lever de soleil sur le Loch Morlich, Parc National des Cairngorms

Les midges commencent à se réveiller eux-aussi, alors nous décampons vite fait. Le temps s’annonce merveilleux aujourd’hui, un contraste total avec celui de la veille !

L'histoire d'un week-end pluvieux : Lever de soleil sur le Loch Morlich, Parc National des Cairngorms

C’est beau, beau, beau ! La lumière change sans arrêt, incroyable !

Comme un air de bout du monde : le phare de Rattray Head

De Glen Coe à la côte est en passant par les Cairngorms : l'histoire d'un week-end pluvieux

Camille avait des vues sur le phare de Rattray Head alors nous décidons d’en faire notre prochaine étape. Saviez-vous qu’il se trouve plus au nord qu’Inverness ? Maintenant, oui ! C’est moi qui conduis, j’aime beaucoup. La route qui mène au fort n’est une route que sur quelques miles avant de se transformer en chemin de terre avec des trous énormes ! Je ne connais pas le gabarit de la voiture, impossible de passer la troisième – c’est pas grave, nous ne sommes pas pressées.

Comme toutes les bonnes choses, la plage de Rattray Head se mérite ! Nous nous garons entre les dunes : la plage est pour le moment dissimulée au regard, ça me donne encore plus envie de voir ça !

Après avoir crapahuté parmi les dunes de sable, nous débouchons sur une plage de sable blanc absolument déserte. Le phare, Rattray Head Lighthouse (construit par deux frangins ingénieurs en 1895 tout de même !), se dresse juste devant nous, il est beau avec ses airs d’édifice abandonné. En réalité, il fonctionne toujours mais a été automatisé dans les années 1980.

Comme il fait beau et bon, nous nous arrêtons un moment sur la plage. Que c’est agréable ! Difficile à croire que la veille, nous envisagions de rentrer à la maison à cause des torrents de pluie. Ceci étant dit, nous ne nous attardons pas très longtemps, il commence à faire trop chaud pour nous.

L'histoire d'un week-end pluvieux : la plage de Rattray Bay

Quelques ruines pour conclure cette micro-aventure

Impossible de résister à l’idée de s’arrêter voir les ruines d’un des châteaux les plus connus d’Ecosse : Dunnottar Castle. D’autant plus qu’il se trouve sur la route pour retourner à Édimbourg. Je dois bien admettre qu’il est impressionnant, dressé sur son piton rocheux ! Il n’y a pas grand monde, c’est plutôt sympa. C’est clairement le genre de château que j’aime visiter, alors je sais déjà que je reviendrai.

Le manque de sommeil se fait rapidement ressentir et nous ne traînons pas trop avant de rentrer faire la sieste du siècle à Édimbourg. 

De Glen Coe à la côte est en passant par les Cairngorms : l'histoire d'un week-end pluvieux
Impossible de ne pas finir cet article avec une photo de thistles, de chardons !

Un week-end pluvieux en Ecosse ?

Ce week-end pluvieux ne s’est pas du tout passé comme prévu, mais ça n’a pas été désagréable non plus ! L’Ecosse n’est pas réputée pour son climat ensoleillé H24 et c’est ce qui fait une partie de son charme. Certes, ça oblige garder une certaine flexibilité pour ne pas avoir l’impression de gâcher son séjour, mais il faut aussi se dire que la lumière et l’atmosphère ne sont que sublimées par les intempéries. 

✏️ Ça vous est déjà arrivé de devoir changer de plans à la dernière minute ? Racontez-moi vos anecdotes !

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10 commentaires

Clementine Tangerine 23 septembre 2020 - 14:30

Oooooh là là, mais on la fait quand tu veux la West Highland Way, hihi ! ♥
Bon sinon, tu aurais dû me dire, je t’aurais donné une adresse trop bien à Glen Coe (et même une deuxième). Je te la donnerai pour la prochaine fois, ou alors je t’y amènerai. ♥
 
Et puis pour les midges… Bon, vous auriez pu prévoir n’importe quoi pour les contrer, mais à part cohabiter, y’a pas grand chose à faire. #ouin

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Ophélie G. 23 septembre 2020 - 18:32

YES ! On se prévoit ça, une fois que la pandémie sera loin derrière nous. Garde les adresses pour quand on sera ensemble alors, ce sera vachement mieux ! 🙂
Les midges = la mort ahah ! xx

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3 kleine grenouilles 14 septembre 2020 - 11:51

Les photos sont magnifiques. Un jour, nous viendrons en vacances en Ecosse…

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Ophélie G. 14 septembre 2020 - 13:35

Merci beaucoup. J’espère que vous pourrez venir oui, je vous attends de pied ferme. xx

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Lolli 10 septembre 2020 - 14:37

Tes photos sont magnifiques !!!

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Ophélie G. 10 septembre 2020 - 17:03

Ohh merci Lolli ! Je suis tellement dure envers mes maigres capacités photographiques que c’est toujours appréciable de lire ce genre de mots. ❤️ xx

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Elodie Who 10 septembre 2020 - 06:18

What ?! on ne peut pas acheter d’alcool avant 10h du matin ! haha non non je n’ai pas retenu que cela de ton article 😉 mais quand même !
C’est vraiment très joli, le lever du soleil c’est juste wahou et ce phare je suis fan !
mais pas cool la femme du resto

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Ophélie G. 10 septembre 2020 - 11:33

Nan et c’est la lose ! Genre y a des ‘barrières’ qui empêchent d’accéder aux rayons d’alcool. Et si c’est la seule chose retenue.. C’est mieux que rien ! :p
Tu vas bientôt pouvoir découvrir ce genre d’endroits par toi-même (et on pourra faire ça ensemble aussi) ! xx

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Jennifer 9 septembre 2020 - 21:20

Effectivement vous n’avez pas eu de chance pour le temps :s Mais qu’est ce que tes photos sont canons !!! *o* Je suis trop fan de celles du lever de soleil sur le loch.
Moi qui adore les phares, je mets clairement celui de Rattray Head sur ma lise ! 😉

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Ophélie G. 10 septembre 2020 - 11:32

Merci beaucoup Jen, ça me fait super plaisir à lire (je ne suis jamais satisfaite de mes photos ahah) ! Le temps en Ecosse peut être tellement capricieux parfois.. Mais ça fait partie du charme du pays !
Yes ! Je conseille vraiment, il est tellement beau (puis la plage est magique *-*). xx

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À PROPOS

Ophélie

Ophélie

Buveuse de café quasi professionnelle et collectionneuse d'images, je vis au Royaume-Uni depuis 2014.

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