Mes difficultés de NQT au premier trimestre

par Ophélie
Publié le Edité le 9 commentaires
Être NQT : mes difficultés au premier trimestre

La fin du premier trimestre a coïncidé avec le début des vacances de Noël – une période vraiment attendue ! C’est donc officiel : je suis venue à bout du premier trimestre, c’est-à-dire de mes premières quinze semaines en tant que professeur de français titulaire ! Comme pour mon année de PGCE, j’ai prévu de documenter mon année NQT. Pour partager mon expérience et mes difficultés, et aussi pour se souvenir, à titre personnel.

J’ai déjà écrit un article sur mon année de NQT, pour vous expliquer ce que ça signifiait. Pour le relire, c’est par ici. Si j’aime énormément mon travail à l’heure actuelle, il y a quelques aspects de la vie de NQT (Newly Qualified Teacher pour ceux qui arrivent juste) que j’apprécie beaucoup moins.

Le clash étudiant PGCE/prof NQT

Il fallait sans douter mais la différence entre étudiant PGCE et prof NQT est un véritable gouffre. Vraiment. Pendant le PGCE, on est accompagné, pris par la main du début à la fin, soutenus pendant les heures enseignées, aidés, conseillés.

En tant que NQT, on se retrouve dans sa propre salle de classe (pas toujours mais quand même), face à ses propres élèves, sans aucun adulte assis au fond de la classe prêt à vous aider en situation difficile. Non, on est prof, pour de vrais, avec toutes les responsabilités qui résultent de la situation. Ce n’est pas évident tous les jours.

Mes difficultés de NQT

La paperasse

La paperasse ne s’arrête pas à la fin du PGCE, loin de là. En NQT, vient l’heure du dossier de preuve, ou Evidence File, c’est comme vous préférez. C’est un peu comme ceux qu’on avait à faire pendant le PGCE mais en bien moins dense/emmerdant.

J’ai déjà parlé des Teachers’ Standard, ces espèces de neuf commandements de la vie d’un prof. Et bien dans ce classeur/dossier, je dois prouver que je suis bien à la hauteur de ces standards. Il me suffit pour ça de mettre 3 preuves par standard dans ce classeur. Sans rentrer dans des détails qui vous ennuieraient à mort, c’est pénible à faire.

Les observations

Bien évidemment, l’année du PGCE nous a quelque peu rodés en matière d’observations diverses et variées (soit en tant qu’observateur, soit en tant qu’observé). Néanmoins, c’est toujours assez agaçant je trouve d’être jugé. Quelques soient les critères, ce n’est jamais évident. J’ai eu trois observations au premier trimestre : deux par ma mentor de langues, un par mon mentor NQT. Ils se sont bien passés, avec du bon et du moins bon, mais c’était quand même un peu de pression supplémentaire.

La charge de travail

Le métier d’enseignant est très demandant, quelque soit le pays. La difficulté supplémentaire en tant que NQT, c’est qu’il faut apprendre à jongler avec toutes les facettes du travail. La préparation des leçons et des ressources nécessaires, l’enseignement, la correction des cahiers (qui est le truc que je déteste le plus au monde), les meetings et trainings à gogo, les réunions parents-profs, etc.

Pour revenir un peu sur certains trucs :

★ La préparation des leçons. Débutante dans une nouvelle école, je dois me familiariser avec le Scheme of Learning de chaque année, c’est-à-dire le programme de chaque niveau d’études. Cela demande plus de travail que je ne l’avais imaginé, d’autant qu’au départ, je ne comprenais pas systématiquement la logique de ces programmes. Maintenant ça va mieux, mais c’est toujours délicat de le suivre avec application, sans déborder sur la suite (ce qui m’oblige à relire l’ensemble de temps en temps pour me rafraîchir la mémoire).

★ L’enseignement, ce n’est pas seulement entrer dans la classe et illuminer les élèves de sa présence. Il y a un tas de choses à prendre en compte pour parvenir à enseigner ce que l’on a prévu d’enseigner. Le behaviour management, ou la discipline, a été le truc le plus difficile pour moi, notamment avec certaines classes.

★ La correction des cahiers me prend toujours un temps de fou. Dans mon école, le règlement stipule qu’il faut corriger les cahiers de toutes ses classes au moins deux fois par demi-trimestre. J’ai neuf classes, de 32 élèves chacune. Faites le calcul du nombre de cahiers que je dois me farcir. Et il ne s’agit pas de simplement les parcourir. Non, il faut les corriger, mettre des annotations et des objectifs. Je n’aime pas particulièrement le marking, par contre j’aime m’occuper des cahiers des plus vieux. Parce que chez les 6e et les 5e, je passe plus de temps à corriger les fautes d’orthographe que de grammaire et c’est chiant.

★ En tant que prof, j’ai eu pas mal de trainings.

Le CPD. Tous mes mercredis après-midi sont réservés au CPD, Continuing Professional Development- mais c’est aussi le cas pour l’ensemble des profs de mon école. Le CPD, c’est un sujet vaste et varié. Jusqu’à présent nous avons eu des trainings sur les techniques de révisions pour les grands qui passent leurs exams à la fin de l’année, sur les trucs à faire en cas d’incendie, sur les manières de gérer les élèves qui ont des conditions médicales, etc.

Les trainings particuliers. Ceux qui concernent des élèves et leurs besoins super précis. Pour donner un exemple, il y a élève extrêmement malvoyant (sans être aveugle) alors tous les profs qui l’ont en classe ont eu un training sur comment l’aider à s’intégrer en classe.

Les trainings de NQT. Au premier trimestre, c’était tous les jeudis après l’école, pendant une à deux heures. Nous avons parlé de sujets variés là-aussi, soit liés à notre école, soit à des choses plus générales. Maintenant, c’est une fois toutes les deux semaines, et c’est vraiment plus sympa !

Les meetings hebdomadaires avec ma mentor, pour discuter de mon évolution, de mes progrès.

Les réunions parents-profs. Heureusement, c’est assez rare, mais ça dure trois heures. Croyez-moi, arriver à l’école à 7h20 pour n’en repartir qu’à 19h30, ça pique.

Mes difficultés de NQT au premier trimestre
Comment je vois mon bureau quand je travaille…

Le mot de la fin

Malgré tout, j’aime mon travail. Par dessus-tout, j’aime l’école dans laquelle je fais cette première année d’enseignement. Je ne pouvais pas rêver mieux. Je suis très bien accompagnée au quotidien, tout le monde est très supportive, que ce soit par mes collègues de langue ou par mes collègues en général. C’est une très bonne école et les le comportement des élèves est à des années-lumière de ce que peuvent rencontrer certains de mes amis, eux-aussi en année NQT.

Je ne suis pas non plus la seule NQT de l’école – nous sommes trois. Cela nous permet d’échanger, de parler, de se soutenir mutuellement. Et c’est vraiment important, encore plus que pendant l’année du PGCE.


J’espère que cet article inside ma vie de NQT vous aura plu. 🙂 Le prochain à la fin du deuxième trimestre ! Avec un peu de chance, ces difficultés n’en seront plus…

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9 commentaires

Mme K 4 mars 2019 - 14:32

Salut Ophélie,
je vois que tu es devenue prof je t’ai envoyé un message dans ton blog comme assistante. Parce que moi je suis dans la position inverse où j’étais prof et je veux devenir assistante parce que là j’en ai ras-le-bol d’être prof mais par contre je serais très très contente de partager mes expériences de prof et des documents etc. que j’ai créé pour mes classes à l’époque et juste si tu as besoin de parler à quelqu’un. Je voulais connaître ton côté d’assistanat parce que moi j’ai envie d’aller vers l’assistanat et d’avoir une vie un peu plus tranquille voilà. bonne chance en tant que NQT!!!

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Ophélie G. 5 mars 2019 - 09:38

J’ai répondu à ton précédent message. 🙂 xx

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Ana 17 mars 2019 - 06:58

Haha nous sommes deux dans le même cas! L’enseignement ici dépend beaucoup d’un directeur. Si celui-ci est bien tu le ressens sur l’ensemble si non (cas le plus commun) c’est un calvaire. Je suis maintenant assistante dans un lycée à temps partiel (j’ai des enfants en bas-âge) et c’est le jour et la nuit par rapport à l’horreur que je subissais dans mon ancien établissement (et dans ma ville ils sont tous du même genre). Une autre chose qui me sidère dans ce pays est la quantité de personnel administratif. Quand tu les observes tu vois bien qu’ils travaillent peu et pourtant ils ont un coût sans compter le rôle fictif des deputy heads et assistant heads. Même le concept de chef de département est stupide. Ils parlent du fait que les écoles n’ont pas de moyen mais ils ne font même pas acheté les manuels et cahiers aux élèves! Je trouve que cela les rendrait plus responsable. Dans mon établissement un élève (parmi tant d’autres) n’apportait jamais sa trousse alors pour l’aider chacun de ses profs était fourni d’une trousse complète pour l’élève (gare au prof qui oublie!). Cet exemple est loin d’être un cas isolé.

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Ophélie G. 17 mars 2019 - 20:21

Merci d’apporter ta contribution à la discussion Ana ! 🙂
J’imagine que tout dépend des écoles. Ma Head of Department s’occupe de pleins de choses et sans elle, on serait perdus dans le département je pense ! J’ai un tas de manuels scolaires disponibles dans la classe (et pourtant un budget très restreint dans le département). Pour le matériel que les élèves doivent avoir (notamment la trousse et ce qui va dedans), les élèves se prennent des retenues s’il leur manque quelque chose. D’une école à une autre, tout est vraiment différent. Tout dépend de la manière dont c’est géré. xx

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lewerentz 3 mars 2019 - 15:08

Tu as 32 élèves dans tes classes ?!? Wow, moi qui n’ai jamais été dans des classes de plus de 12-15, ça me sidère ! Bon, je précise que je suis « l’exception » de la famille, car mon frère et mes deux soeurs étant dans des classes qui était plutôt 15-20, ce qui reste rien à côté des tiennes. Quant à moi, j’ai eu la chance d’être née une bonne année 😉

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Ophélie G. 3 mars 2019 - 18:49

32 élèves oui, soit environ 290 au total ! Les classes anglaises sont plus grosses dans le public que dans le privé : l’école où j’ai bossé en tant qu’assistante, les classes étaient de 10-15 maximum ! Ça demande une certaine gymnastique mentale pour retenir tous ces prénoms (parfois un peu étranges…). J’avoue qu’au lycée, on devait être 30 dans mes classes.. xx

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Clem 28 février 2019 - 19:58

J’attendais cet article avec impatience haha, j’adore lire tes péripéties de prof! Il est super intéressant. C’est rassurant de savoir que malgré les « mauvais côtés » tu te plais dans ce que tu fais. Je trouve ça incroyable le nombre de training days et paperasse que tu dois faire… mais est-ce que tu trouves que du coup les profs sont bien (mieux?) formés selon toi?
Des bisous xx

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Ophélie G. 28 février 2019 - 20:34

Ton enthousiasme fait plaisir à lire ! 😀 ♥ C’est difficile à dire, parce que ma seule expérience de l’école en France, c’était quand j’étais élève… J’imagine que c’est différent du coup, mais je peux pas vraiment dire à quel point (ou la réponse qui n’en est pas une). xx

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Mme K 4 mars 2019 - 14:39

Salut Clem
Moi je dirais que oui, les profs en Angleterre sont bien plus formés et bien plus supportés qu’en France. Moi non plus je n’étais qu’élève en France mais je sais que j’ai des amis qui sont parents et qui me raconte comment les profs sont en France ça me sidère parfois! En Angleterre je trouve qu’on est bien plus au fait de tous les aspects de l’enseignement pas seulement le sujet qu’on doit enseigner, il y a le « class management » comme a dit Ophélie et tous les autres aspects de chaque élève qu’on doit prendre en compte (les autistes, les faibles les doués etc) oui je pense qu’on est mieux en Angleterre en tant que prof (même mieux payés) mais c’est quand même très fatiguant, lourd et demandant comme métier! Il faut le vouloir!

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Buveuse de café quasi professionnelle et collectionneuse d'images, je vis au Royaume-Uni depuis 2014.

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