Si vous avez déjà regardé la série Vikings, le nom de Lindisfarne vous sera peut-être familier. Pensez saison 1 : il s’agit du monastère où vit Aethelstan. Dans la vraie histoire, celle qu’on écrit avec un H majuscule, c’est à Lindisfarne quie débarquent les Vikings. En 793, le monastère subit un raid viking, le premier en terres angloises – celui qui marque l’âge d’or des Vikings.
Sur le chemin du retour, après mon road trip en Ecosse au printemps dernier, Sarah et moi nous sommes arrêtées pour quelques heures à Lindisfarne – c’était sur la route. Le temps (et l’ennui aussi, je vous raconte plus bas), nous a vite fait rebrousser chemin.
L’anecdote sympa à savoir à propos de Lindisfarne : c’est une île, l’île sainte selon son nom anglais, Holy Island. Du coup, la route est capricieuse et dépend entièrement des marées. Un panneau à l’entrée indique les horaires quotidiennes pendant lesquelles il est totalement safe de traverser, à pier ou en voiture.
La route n’est pas très large, recouverte de sable et semble constamment mouillée – probablement parce qu’elle n’a pas le temps de sécher entre deux marées. C’est assez marrant de rouler sur ce genre de route qui, pour être honnête, est en très bon état. Je veux dire, pour du goudron qui se retrouve submergé deux fois par jour, elle est bien meilleure que certaines routes des Highlands !
Les ruines du prieuré de Lindisfarne
Le monastère de Lindisfarne est fondé au VIIe siècle par un moine irlandais dénommé Saint Aidan, sous les ordres du roi Oswald.
L’endroit est important puisqu’il devient le QG de la chrétienté dans le nord de l’Angleterre. Au VIIIe siècle, c’est là que sont écrits les si célèbres Gospels de Lindisfarne (ou alors, célèbres pour ceux qui s’intéressent à ce genre de choses ?). Ils sont aujourd’hui à la British Library, à Londres.
Et les Vikings dans tout ça ?
En 793 donc, les Vikings attaquent Lindisfarne – ce qui ébranle singulièrement le monde chrétien anglo-saxon. La raison est simple : à l’époque, grand nombre de monastères, abbayes et autres communautés religieuses sont fondées sur les côtes, îles et presqu’îles. Ce qui en fait des cibles idéales, isolées du reste du monde et donc, non protégées. Et surtout, plutôt riches !
Ceci étant dit, une fois les Vikings passés, ils ne reviennent pas. Ils ont déjà tout pillé (et tué tout le monde) de toute façon.
Au Moyen-Âge et après
Le prieuré revient avec les Normands, au XIe siècle, sous la règle bénédictine et continue à vivre sa vie jusqu’à la dissolution des monastères par Henri XVIII au XVIe siècle. Aucun événement notable de ce côté-là. Ce sont les ruines de cette époque-là parmi lesquelles on peut se promener aujourd’hui.
Je ne sais pas si c’est le fait de revenir de 8 jours en Ecosse, d’être fatiguée ou qu’il pleuve autant – ce qui ne se voit pas sur les photos – mais la visite me déçoit vraiment beaucoup. Le prieuré est en plus mauvais état que je ne l’avais imaginé, la pierre semble sur le point de s’émietter. Entre les attaques répétées des Vikings et l’érosion dû à la proximité de la mer, ce n’est pourtant pas étonnant. Cependant, j’ai été déçue malgré moi.
C’était triste, toute cette pierre en mauvais état, qui contrastait étrangement avec l’éclat de l’herbe et le gris du ciel. Et la pluie qui s’acharnait n’aidait pas non plus. Par contre, le musée est vraiment intéressant – tout n’a pas été négatif dans cette balade !
Le château de Lindisfarne
Après une visite classée English Heritage, c’est une visite National Trust qui nous attend : le château de Lindisfarne. Des ruines du prieuré, nous pouvions le voir au loin. Imaginez la scène : un terrain plat, entouré par la mer du nord et sur la côte, une espèce de coline au sommet de laquelle est perché un château. Vision un peu étrange mais pour le moins vraiment attrayante.
Et puis arrivées dans la forteresse, c’est la déception – une fois de plus. Aucune information sur les lieux, des pièces quasiment vides avec des objets ça et là, une exposition sortie de nulle part. La seule chose que j’ai véritablement appréciée, ça a été la reconstitution d’une cuisine (un salon ?), malgré le manque d’info là encore.
A noter tout de même que c’est la première fois que je suis déçue par une visite National Trust ou English Heritage. Je suis vraiment contente de ne pas avoir eu à payer pour chacune de ces visites (plus d’infos en fin d’article).
Un peu de contexte historique ?
Le château date du XVIe siècle, et a été construit quand le monastère a cessé d’être en activité. Du coup, les pierres du monastère ont été recyclées pour bâtir le château justement. Une fois les portes du monastère fermées, les troupes de Henri VIII continuent d’utiliser le fort pour entreposer des marchandises navales et autres. C’est d’ailleurs lui qui ordonne au fort d’être fortifié, au cas où les Ecossais viendraient emmerder le monde (ce qu’ils font, bien évidemment). Mais les fortifications attendent la moitié du XVIe siècle. Puis c’est Elisabeth I qui décide de s’en mêler et de l’armer. Quand Jacques I devient roi des Anglais et des Ecossais, le fort n’a plus lieu d’être et à part protéger les quelques habitants de l’île, il tombe en désuétude.
Tour à tour, le château devient : refuge pour quelques rebelles Jacobites, tour de guêt, une attraction touristique avant d’être renové pour ressembler à ce qu’on peut visiter aujourd’hui.
Pour l’anecdote, la coline porte un nom : Beblowe. Aucune idée de comment ça se prononce, mais le mot est joli à écrire.
Infos pratiques
Si malgré tout vous avez envie de voir ces deux lieux historiques de vos propres yeux, voici quelques informations pratiques.
★ Comme mentionné en début d’article, l’accès à Holy Island dépend des marées. A marée haute, la route est submergée. Un panneau à l’entrée de l’île (et à la sortie) précise les horaires.
★ Il y a plusieurs parkings sur l’île, plus ou moins à proximité des deux lieux d’intérêts mentionnés. Des long stays (moins cher) et des short stays (plus onéreux). Prévoyez de la monnaie, pas de paiement par carte ou application.
★ Lindisfarne Priory est géré par English Heritage. L’entrée coûte £7.20 pour un adulte (gratuit pour les adhérants). Le site ferme en hiver – pensez à vérifier les horaires / jours d’ouverture sur le site.
★ Lindisfarne Castle est géré par National Trust. L’entrée coûte £9.90 pour un adulte (gratuit pour les adhérants). Le site est lui aussi fermé pendant l’hiver alors pareil, vérifiez les horaires / jours d’ouverture sur le site.
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6 commentaires
Je comprends ta déception face à un lieu marqué par l’histoire, ceci dit, les paysages restent magnifiques, ce qui fait un point positif supplémentaire héhé. De mon côté j’ai été hyper déçue quand je me suis rendu à la Chaussée des Géants en Irlande du Nord, je m’attendais à quelque chose de tellement plus spectaculaire vu les photos, mais la réalité est tout autre ^^ ».
Ahah je t’avoue que je n’ai pas été émerveillée par les paysages.. Je crois que j’étais trop blasée après les merveilles écossaises.. 😀
Merci de me prévenir, pour le jour où j’irai. 🙂 xx
C’est très joli ces ruines et cette plage . 🙂 Je comprend ta déception, moi par ex j’ai été très déçu de Barcelone. On m’en a beaucoup parlé mais j’ai eu une impression très mitigée. Alors que j’ai eu un vrai coup de coeur pour l’Angleterre et l’Italie <3
C’est dingue comme on peut être déçu par nos propres attentes.. xx
I was disappointed by Lindisfarne too. We have so many better examples of ruined monasteries and the castle was, as you said, bare.
Hi Felicity! I’m so happy to read you here! 😀
I agree, there are so many beautiful places in England, to admire ruins, that this one was highly disappointed. xx