Conduire au Royaume-Uni : mode d’emploi

par Ophélie
Publié le Edité le 8 commentaires
Conduire au Royaume-Uni : mode d'emploi

Conduire au Royaume-Uni quand on n’a pas l’habitude, ça peut faire peur. En tout cas, j’étais terrorisée le jour où je me suis assise derrière un volant en Angleterre, en 2016. Il faut rouler à gauche, prendre de nouveaux repères, s’habituer à des limitations de vitesse en miles per hour, calculer les distances en miles et en yard. Mais avec du bon sens, un peu de confiance en soi et une bonne connaissance des règles, c’est facile. 


Si vous avez envie de rire un peu, jetez un œil à mes anecdotes de conductrice en herbe, et à celles de conductrice aguerrie !

Comme indiqué dans l’intro de ce billet, j’ai ma propre voiture ici, en Ecosse. J’ai documenté le processus d’achat de véhicule au Royaume-Uni dans cet article, si ça vous intéresse. Dans tous les cas, je ne peux pas vous renseigner sur la location de véhicule au Royaume-Uni car je ne l’ai jamais fait.

► J’ai rédigé ce billet en ayant à l’esprit un véhicule immatriculé au Royaume-Uni, c’est-à-dire avec le volant à droite. Il y a des précautions supplémentaires à prendre en conduisant une voiture française de ce côté de la Manche, mais rien d’insurmontable ! Le plus simple reste quand même de louer un véhicule britannique.


 

Faut-il un permis britannique pour conduire au Royaume-Uni ?

Non, sauf si vous avez plus de 70 ans. Pour le moment, Brexit n’a rien changé au permis. Un permis de conduire délivré dans un pays de l’Union Européenne est toujours valable sur l’intégralité du territoire. Par exemple, je n’ai pas échangé mon permis, je continue de rouler avec mon permis français et ça m’a jamais causé de problème. Pour la location de voiture, idem : mes parents n’ont jamais eu de problème, même après Brexit, pour louer un véhicule au Royaume-Uni avec leur permis français.

 

Conduire au Royaume-Uni : voiture européenne ou britannique ?

Je pense qu’il est clairement plus facile de conduire au Royaume-Uni avec une voiture britannique, notamment parce que :

★ il est plus facile de se rappeler de rouler à gauche dans une voiture qui ne nous est pas familière ;

★ les péages à l’entrée des parkings sont situés à droite du véhicule ;

★ la visibilité est bien meilleure, notamment pour s’insérer sur une voie, prendre un rond-point ou tourner à droite/gauche ;

★ le compteur de vitesse affiche les miles per hour et les kilomètres heure.

Types de route et limitations de vitesse

★ En ville, on roule à 30 mph (± 50 km/h) sauf s’il est indiqué de rouler à 20 mph (± 30 km/h). 

Les départementales sont limitées à 60 mph (± 95 km/h).

Les nationales sont limitées à 70 pmh (± 110 km/h).

★ Il n’y a pas d’autoroutes payantes au Royaume-Uni !

★ Par contre, il y a ce qu’on appelle affectueusement les Single Track Roads qui fonctionnent différemment (voir le paragraphe suivant).

Bien évidemment, ces limitations de vitesse sont générales. Il y a beaucoup de zones hors-ville limitées à 40 mph ou 50 mph. Dans ce cas, c’est toujours clairement indiqué.

Guide pratique : conduire au Royaume-Uni
 

Le cas des single track roads

Si vous avez déjà conduit dans la campagne britannique, vous avez probablement déjà fait face à ces routes qu’on appelle les single track roads. Etroites, juste assez larges pour laisser passer un véhicule, elles sont légions dans les endroits ruraux au Royaume-Uni. A intervalles réguliers, il y a des passing places : des écarts d’un côté ou de l’autre pour se ranger et laisser passer un véhicule qui arriverait dans le sens contraire.

Pour des raisons évidentes, il est strictement interdit de se garer sur ces passing places.

 

Panneaux et feux de signalisation

★ Les panneaux de signalisation sont assez similaires aux nôtres, mis à part celui d’interdiction de doubler (la version britannique est inversée, bien évidemment). Ceux qui n’existent pas en France sont facilement compréhensibles, pas d’inquiétude à avoir là-dessus. Par contre, chose qui n’existe pas en France (sauf sur les quatre-voies), les panneaux se retrouvent parfois de chaque côté de la route, quel que soit le type de route. C’est surtout le cas pour les limitations de vitesse, ce qui les rend impossible à rater.

★ Parfois dans les intersections, vous verrez des zones quadrillées de lignes jaunes : il ne faut pas stationner dessus. Si la circulation est stoppée, il faut laisser cette zone libre, même si votre feu est vert. La raison est simple : si votre feu passe au rouge et que vous êtes coincés sur cette zone, ça va empêcher les véhicules des autres voies de circuler.

★ Il n’y a pas de priorité à droite (enfin, à gauche pour le coup) au Royaume-Uni.

★ Attention aux passages piétons. La grande majorité sont régulés par des feux, mais parfois, il y a seulement des zébras blancs au sol et deux poteaux noirs surmontés d’une boule jaune qui clignote. Dans ces cas-là, les piétons sont prioritaires, il faut s’arrêter.

★ Les feux tricolores sont très pratiques et très bien placés. La première différence, c’est qu’entre le rouge et le vert, le feu passe à l’orange : cela indique que l’on peut passer la première et se préparer à démarrer. Ainsi, quand le feu passe au vert, les premières voitures sont déjà lancées et personne ne traîne. La seconde différence, c’est le fait qu’ils soient doubles : il y a souvent un feu à gauche, avant l’intersection, mais on le retrouve aussi de l’autre côté de l’intersection. Attention, il faut s’arrêter au premier feu !

Le cas des ronds-points 

Sans grande surprise, ils font peur ! Et pour cause, les voitures arrivent de partout, il y a souvent trop de voies, on y comprend rien. Et pourtant, les ronds-points britanniques sont très faciles à prendre. Déjà, parce que les voies sont bien délimitées et indiquées, avec marquage au sol ET panneaux de signalisation. En cas d’erreur de voie, parce que oui ça arrive, il suffit de ralentir, d’indiquer sa volonté de se décaler et d’attendre que la voie soit dégagée/que quelqu’un vous laisse passer.

Parfois, il y a des feux de signalisation pour réguler la circulation des gros ronds-points, c’est pratique ! Ça tombe sous le sens mais quand le feu est vert, on passe, quand il est rouge, on s’arrête. 

 

Conduire en centre-ville : quelques précisions

★ Il y a pas mal de cyclistes avec qui partager la route : attention à eux. Il y a pas mal de pistes cyclables mais c’est compliqué : il faut se décaler de 1,5 mètres pour les dépasser, même quand ils roulent sur les pistes cyclables. De même, beaucoup choisissent de rouler sur la voie principale – attention.

★ Il y a aussi beaucoup de piétons. Si techniquement ils ont des feux pour traverser, il n’est pas rare de les voir déambuler en plein milieu de la route, souvent cachés par d’autres véhicules. VIGILANCE CONSTANTE, comme dirait Maugrey Fol Œil (référence Harry Potter pour ceux qui ne l’auraient pas).

★ Les bus lanes sont, comme leur nom l’indique, réservées aux bus (et aux taxis, vélos). Selon l’heure de la journée / le jour, on peut y rouler mais je vous conseille de ne jamais les prendre. (Je me suis récemment pris une amende, ils sont super stricts là-dessus).

★ En parlant de bus, la courtoisie est de mise. Quand ils indiquent quitter la voie de bus, on les laisse passer dans la mesure du possible.

Se garer – mode d’emploi

C’est le casse-tête principal quand on conduit en ville : trouver un endroit pour se garer. Il y a beaucoup de parkings, mais ces derniers sont payants et les tarifs sont assez élevés. Des places de parking gratuites peuvent être dénichées dans les villes, mais il faut parfois tourner en rond pendant pas mal de temps avant d’en trouver une.

★ Pour les grandes villes, le plus facile est d’utiliser les « Park & Ride » : ce sont des parkings situés aux abords de celles-ci. On paye un tarif raisonnable à la journée, et il suffit de prendre une navette pour se rendre dans le centre. On économise ainsi de l’argent, et des emmerdes, parce que conduire en ville, ça peut vite mettre vos nerfs à vif.

Il y a pas mal de restrictions en ce qui concerne le parking en ville :

★ les zones Permit Holders Only : seuls les véhicules ayant un permis peuvent se garer. Ces permis ne s’obtiennent pas comme ça, il faut résider dans les quartiers pour en obtenir un.

★ se garer le long des voies n’est pas recommandé, et c’est, de toute manière, souvent interdit. Entre les zones marquées par une ligne jaune (autorisation de se garer seulement à certaines heures de la journées), les zones avec une double ligne jaune ou rouge (interdiction de se garer) – c’est la galère.

★ les places avec horodateurs sont légion dans les centres-villes mais coûtent un bras (comptez quasiment £2.50 pour 30 min dans le centre d’Edimbourg par exemple).

★ Pour les horodateurs, il y a souvent possibilité de payer via l’application RingGo (apparemment, ça ne fonctionne pas avec les immatriculations non britanniques). Ça permet de payer en ligne, sans ticket à mettre sur le tableau de bord. J’aime beaucoup cette option parce que (1) je n’ai jamais de monnaie et (2) si je reste plus longtemps que prévu, je peux allonger la durée de parking directement via l’app, sans avoir à retourner à la voiture.

★ Les parkings des supermarchés sont souvent limités à deux heures. Attention, les amendes peuvent être très salées.


Voilà, la conduite en Angleterre et plus largement au Royaume-Uni n’a plus de secret pour vous ! Et dites-vous bien que si j’y parviens, tout le monde peut le faire aussi.

 

✏️ Un truc à ajouter ? Let me know, les commentaires sont là pour ça !

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8 commentaires

Fanny - Le jour où 10 octobre 2019 - 21:16

Personnellement, je préfère conduire en France. Dans l’Essex où je vis, les routes sont très chargées. Il y a souvent des bouchons. On est jamais seul sur une route même en pleine campagne. Les routes sont en mauvais état, avec de nombreux nids-de-poule, même sur l’autoroute, où d’ailleurs je n’oserais pas m’arrêter sur les aires de repos sans barrière de protection ni voie d’accélération. Mais c’est peut-être mieux dans d’autres régions plus riches…

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Ophélie G. 12 octobre 2019 - 21:47

Il y a des bouchons aussi dans le Yorkshire, mais rien d’handicapant pour moi. Et les routes sont vraiment loin d’être dégueue (sauf quand tu t’enfonces dans les tréfonds des petits villages ahah). xx

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Marie P. 6 octobre 2019 - 20:18

Eh oui, pour une fois ce ne sont pas les Anglais qui sont bizarres mais tous les autres pays qui ont changé le coté de circulation ! En soi, ici, on revient au origines… ^^
Quant aux rond-points, c’est amusant, c’est vraiment ce qui m’a demandé le plus long temps d’adaptation: je n’arretais pas de me tromper de voie et donc de sortir au mauvais endroit !
Merci pour ton article !! 😀

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Ophélie G. 6 octobre 2019 - 20:22

Les ronds-points, c’est tellement intuitif au Royaume-Uni pourtant ! Entre les lignes sur le sol, les panneaux, les feux – difficile de se planter. Je me suis plantée une fois, aux alentours de Cambridge, c’était HORRIBLE ahah ! xx

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Lolli 6 octobre 2019 - 18:05

Ton article est très intéressant 🙂

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Ophélie G. 6 octobre 2019 - 19:41

Merci Lolli ! xx

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Clementine Tangerine 3 octobre 2019 - 19:59

C’est mon endroit préféré où conduire… ! Sérieusement. Après avoir eu mon permis, j’ai fait pas mal de km (enfin miles) avec la voiture française de mon mari. Puis j’ai conduit pour la toute première fois TOUTE SEULE (personne à bord, à part MOI) en Écosse. C’était une voiture de loc, donc j’avais clairement peur pour le deposit mais à part ça, c’était super. Mais c’était ma première fois en voiture seule. Héhé. (je ne l’ai jamais fait en France, par exemple)
J’ai avalé encore pas mal de km lors de mon dernier roadtrip. J’étais la seule à pouvoir conduire. Un vrai plaisir ! (même si ça reste fatiguant)

Par contre, dès que je conduis en France… quelle horreur. Bon, on en a parlé sur Twitter… Mais c’est vraiment pas une partie de plaisir là-bas. UN VRAI CAUCHEMAR.

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Ophélie G. 5 octobre 2019 - 20:43

Je partage ton avis ! Conduire en France, c’est juste l’angoisse comparé à l’expérience en Angleterre. ♥ J’étais pas sereine non plus quand j’ai loué un voiture pour faire Edimbourdg-Leeds mais plus de peur que de mal. Ça reste fatigant, c’est sûr mais c’est quand même bien plus sympa. xx

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À PROPOS

Ophélie

Ophélie

Buveuse de café quasi professionnelle et collectionneuse d'images, je vis au Royaume-Uni depuis 2014.

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