En ouvrant A Monster Calls (Quelques minutes après minuit en français) de Patrick Ness, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’avais les images de la bande-annonce de l’adaptation sortie en fin d’année dernière. C’est tout. Je n’avais donc aucune raison de m’attendre à la gifle émotionnelle que je me suis prise en fin de compte.
J’ai lu ce livre un peu au hasard (merci les promotions sur Amazon.co.uk ♥), mais j’ai bien fait puisque c’est la lecture du mois pour le club de lecture de l’école où je bosse. Je vous en avez parlé là. Bref, je vous raconte.
La quatrième de couverture
Depuis que sa mère est malade, Conor, 13 ans, redoute la nuit et ses cauchemars. Chaque nuit, à minuit sept, un monstre apparaît sous la forme d’un arbre gigantesque qui apporte avec lui l’obscurité, le vent et les cris. Le monstre vient chercher quelque chose de très ancien et de sauvage. Il vient trouver la vérité…
Mise en garde
Si vous vous attendez à une joyeuse histoire pour enfants, je vous arrête tout de suite. A Monster Calls n’est pas une lecture facile, loin de là. C’est un livre d’une tristesse sans borne, où ne cessent de se mêler espoir et terreur sans nom. On est loin, très loin de l’univers fantastique et enfantin auquel je m’attendais.
Le jeune héros, Conor, fait face à des choses auxquelles un enfant de 13 ans ne devrait pas avoir à rencontrer. La phase terminale du cancer de sa mère, le harcèlement à l’école, les cauchemars : c’est le quotidien du jeune protagonniste. Au début, même si on a de la peine pour lui, à partir du moment où on n’a pas connu ce genre de choses, c’est difficile de s’immerger dans son quotidien.
Et puis il y a ce monstre, là, sorti de nulle part. Ce monstre qui n’apparaît qu’à minuit sept. Ce monstre et ses histoires sans queue ni tête, dont la fin n’est jamais celle à laquelle on pense. C’est difficile de comprendre quel est le rôle de ce monstre-arbre d’ailleurs. Est-ce un monstre réel ? Est-il né de l’imagination de Conor ? Et quelle est cette vérité qu’il cherche à tout prix ?
Et puis, à un moment donné, au fil des pages, on comprend. Tous les éléments se mettent en place, un par un. Je ne sais plus à quel moment du livre j’ai réalisé qu’en lisant l’histoire de Conor, j’étais devenue Conor.
Un joyeux bordel émotionnel
À la fin, on sait que la maman va mourir. On le sent au plus profond de soi et pourtant, comme Conor, on ne peut s’empêcher d’avoir de l’espoir. L’espoir que le monstre est bien réel. Que son rôle n’est pas seulement de raconter des histoires absurdes. Qu’il va agir et guérir la maman de Conor. C’est ça le plus dur avec ce livre. On espère tellement fort qu’on en a les larmes aux yeux et la gorge serrée. Et en même temps, on sait que non, le monstre n’existe pas pour de vrai, qu’il ne va rien pouvoir faire. Comme Conor, on se sent brisé par cette vérité finale recherchée par le monstre. Vérité qui fait d’autant plus mal que c’est quelque chose à laquelle on s’est raccrochée nous aussi, en tant que lecteur.
Je n’ai pas cessé de pleurer à la fin de ce livre. Les cent dernières pages m’ont arraché des larmes, et j’ai été incapable d’arrêter de lire. Je voulais savoir comment ça allait s’arrêter. Je devais savoir comment ça allait s’achever. C’est la magie de ce livre je pense. Sans y prendre garde, on s’immerge entre les pages, on devient Conor. On ressent ce qu’il ressent, on voit ce qu’il voit. On endosse son quotidien et ses peurs. Et le pire ? On n’arrive pas à s’en détacher.
Ce livre m’a dévastée de par sa mélancolie, sa cruauté et sa beauté. Il m’est vraiment difficile de mettre des mots sur l’intensité de tout ce que j’ai pu ressentir à la lecture de cet ouvrage. Certains passages sont très drôles, quand Conor et le monstre échangent, d’autres sont tristes à pleure, comme les discussions entre Conor et sa maman. D’autres encore, sont dévastateurs.
Un livre que je recommande sans hésitation
Comment ne pas vous recommander un livre qui m’a plongée dans un tel tourbillon d’émotions ? Je crois que la dernière fois qu’un livre m’avait paru aussi émotionnellement difficile, c’était il y a deux ans, avec The Language of Dying de Sarah Pinborough. Tout comme ce dernier, je vous recommande vraiment A Monster Calls. C’est une lecture qui ne m’a pas laissée indemne, mais dont les vérités, bien que douloureuses, sont essentielles.