Le cimetière de Greyfriars, un incontournable de la vieille ville d’Edimbourg

par Ophélie
Publié le Edité le 6 commentaires
Le cimetière de Greyfriars

Le cimetière de Greyfriars est sans contexte le plus connu d’Ecosse, pour plusieurs raisons. Déjà, c’est dans Old Town, la partie la plus photographiable d’Edimbourg. Il y a aussi l’histoire de Greyfriars Bobby, qui attire pas mal de monde. Et bien évidemment, les fans de Harry Potter ont tendance à errer dans les allées à la recherche de quelques tombes bien précises.

Pourquoi visiter le cimetière de Greyfriars ?

Je le conçois, visiter un cimetière ne figure pas en tête de liste pour la plupart des gens qui visitent une ville. Si je peux me permettre, c’est une grave erreur car les cimetières, surtout au Royaume-Uni, sont toujours merveilleux. Mais celui de Greyfriars a quelques trucs que les autres n’ont pas forcément :

  • un petit chien très célèbre à Edimbourg et dont l’histoire fait craquer les gens, locaux et touristes confondus ;
  • des histoires de vols de cadavres et de meurtres ;
  • des noms très familiers aux fans de Harry Potter ;
  • une chouette petite église (avec des toilettes !) ;
  • des histoires de fantôme pour se faire peur.

Somme toute, le cimetière de Greyfriars est un havre de paix, et pas uniquement pour les raisons susmentionnées. J’aime l’aspect du cimetière (qui date quand même du XVIe siècle !), il me fait penser aux Magnificent Seven, les sept cimetières victoriens de Londres (même si ce n’est pas la même époque, je le conçois). Ses vieilles tombes décrépies aux gravures parfois illisibles, ses espaces dévorés par la nature, la complexité et la finesse de certaines tombes… Merveilleux, je vous dis !

« Greyfriars Kirkyard », il sort d’où ce nom ?

Greyfriars Bobby, c’est une véritable célébrité à Edimbourg. C’est le nom donné à un petit chien, un Skye terrier dont l’histoire est très populaire. Selon l’histoire locale, Bobby aurait monté la garde sur la tombe de son maître, un policier local du nom de John Gray… pendant quatorze ans ! Jusqu’à sa propre mort, en 1872, il n’aurait pas bougé, fidèle à son poste. Le voisinage s’est pris d’affection pour ce compagnon loyal jusqu’à la mort et lui apportait nourriture et objets de confort. Le représentant municipal du coin, William Chambers, ne résista pas non plus au petit chien et paya la licence qui évita à Bobby de se faire embarquer par la fourrière.

Si tout ça ressemble à un conte, Bobby a bel et bien existé. D’ailleurs, il y a plusieurs de ses effets personnels (sa gamelle et ses colliers par exemple) au Musée d’Edimbourg, sur le Royal Mile. A la sortie du cimetière, il y a une petite statue en bronze du chien, installée peu de temps après sa mort (elle est en photo dans cet édito). En regardant de plus près, vous vous apercevrez que le bout de la truffe est tout doré. Il paraît en effet que la toucher porte chance. Si vous avez un chien qui a soif, ça tombe bien : le socle de la statue est en réalité… une écuelle !

Dans le cimetière, la tombe de Greyfriars Bobby se trouve juste en face de l’entrée principale : elle est facilement reconnaissable au monticule de branches déposées sur la tombe. Il y a aujourd’hui un nouveau mémorial en son honneur, installé juste derrière sa tombe.

Pour dire à quel point l’histoire est connue, les studios Disney ont réalisé un film en son honneur, Greyfriars Bobby, sorti en 1961.

Le tas de branche change au fil des jours !
Cette petite statue, située près de l’entrée du cimetière, est célèbre : toucher sa truffe porterait chance !

Les « mortsafes », une curiosité locale

Certaines tombes ne passent clairement pas inaperçues dans le cimetière de Greyfriars : je parle bien évidemment des deux tombes recouvertes de cages en métal. Alors, cage anti-vampires ? Décoration ? Non, la vérité est un peu plus laide.

Au XIXe siècle, la science se développait et le corps médical manquait cruellement de corps à disséquer. Apparurent alors les fameux body snatchers, les voleurs de cadavres : ils déterraient les corps fraîchement enterrés pour les revendre auprès des médecins et anatomistes locaux. La population flippait et donc tentait de se protéger, même après la mort. Car à l’époque, voir son corps disséqué, c’était ne pas entrer au Paradis. Différents subterfuges furent créés : des cages en fer, des « couvercles » de pierres tombales extrêmement lourds, des cercueils en métal ou même en béton.

Il y en a deux très beaux exemples près de la chapelle qui trône au beau milieu du cimetière. A ne pas louper !

 

Story time : le True Crime du XIXe siècle

Vous avez peut-être déjà entendu parler de Burke et Hare ? Si vous lisez le blog régulièrement, j’en ai parlé dans ce billet sur la ville de Callander. Il s’agissait de voleurs de cadavres bien connus, notamment parce que, pour palier au manque de cadavres disponibles et contrer le coup des protections type mortsafes, William Burke et William Hare attiraient les gens pour les tuer, avant de revendre les cadavres au Dr. Robert Knox (qui, soit dit-en passant, était très probablement au courant de ce qui se tramait, mais ne pipait mot, le fourbe).

Les mortsafes du cimetière de Greyfriars.

Fin de l’histoire : Burke fut pendu à Edimbourg et son squelette, son masque mortuaire et un livre relié avec sa peau (!) se trouvent aujourd’hui au Surgeon’s Hall Museum, un musée… dédié à l’anatomie et aux membres disséqués ! #Karma

Pendant la pandémie, les voisins du cimetière ont utilisé le dessus d’une stèle pour faire pousser leur potager. 😀
La grille du tristement célèbre mausolée… Malheureusement, impossible de voir quoi que ce soit à travers. Tant pis, au moins elle est jolie.

Un fantôme (au moins) hante le cimetière…

Avez-vous déjà entendu parler de George Mackenzie ?

Cette fois-ci, nous retournons au XVIIe siècle, à l’époque des Covenants (aka les membres du mouvement religieux et politique qui soutenait l’Eglise presbytérienne écossaise) (pour faire très bref). Mackenzie était réputé pour être un des plus vicieux persécuteurs de Covenants. On le surnommait d’ailleurs « Bloody Mackenzie ». Ces Covenants qu’il faisait torturer, il les emprisonnait et les enterrait dans une section du cimetière de Greyfriars, aujourd’hui fermée au public.

A sa mort, Mackenzie fut enterré dans ce même cimetière où il a causé la mort de beaucoup de Covenants. #KarmaBis Et depuis… il semblerait que son fantôme hante les lieux ! Son mausolée est aujourd’hui cadenassé, pour éviter qu’il soit profané (ce qui est déjà arrivé dans le passé). Si vous jetez un œil à travers la grille, vous verrez le trou béant dans le sol : une personne sans-abri dormait dans le mausolée quand il s’est effondré ! Après, est-ce que c’est la faute de Mackenzie ? No idea.

Potterheads ?

Si les fans de Harry Potter chérissent autant le cimetière de Greyfriars, c’est pour une bonne raison. J.K. Rowling, lorsqu’elle habitait à Edimbourg, se promenait souvent parmi les tombes, au point de s’inspirer de plusieurs noms inscrits sur les stèles pour donner vie à certains personnages de la saga. Minerva McGonagall partage son nom avec William McGonagall ou encore Tom Riddle (aka Voldemort) vient de Thomas Riddell. Mais l’œil attentif pourra également repérer d’autres noms : Potter, Fletcher, Scrimgeour ou même Moodie. Promis, un jour j’aurai la liste complète des tombes intéressantes pour les Potterheads !

Pour rester dans le thème de la littérature, il y a aussi la tombe d’un certain John Watson pour le plus grand plaisir des fans des aventures de Sherlock Holmes !

Je suis presque déçue de ne pas voir la tombe de Sherlock Holmes juste à côté de celle de John !

Quelle saison pour visiter le cimetière de Greyfriars Kirkyard ?

Il n’y a pas de mauvaise saison pour visiter le cimetière, mais j’ai tendance à préférer y aller pendant l’automne. La lumière de la saison et les couleurs des feuillages ajoutent encore plus de magie aux lieux. Les cimetières, au-delà de l’aspect morbide qu’on leur colle presque systématiquement, sont des endroits que je trouve calmes et sereins. Je trouve qu’il n’y a rien de plus reposant que de se balader entre les tombes, dans un silence presque complet. Et à ce niveau, Greyfriars Kirkyard ne déçoit pas.

Le cimetière de Greyfriars offre de jolis points de vue sur la vieille ville.

Infos pratiques

  • Le cimetière de Greyfriars est ouvert 24h sur 24, 7 jours sur 7. Idéal pour se faire une petite balade en pleine nuit, et espérer croiser ce bon vieux Mackenzie, non ?
  • Le cimetière est accessible à pied (entrée sur Candlemaker Row ou à la jonction entre Candlemaker Row, George IV Bridge et Forrest Road.
  • Il y a plusieurs bus qui s’arrêtent à proximité : les 2, 23, 27, 31, 42, 47B et X37. Je déconseille de s’y rendre en voiture, c’est plutôt galère pour se garer dans le centre-ville d’Edimbourg. D’ailleurs, le centre est suffisamment petit pour s’y déplacer à pieds. Le bus est une bonne option pour les gens à mobilité réduite.
  • En parlant de mobilité réduite, le cimetière est accessible aux poussettes et aux fauteuils roulants. Les allées ont été récemment refaites, aucun risque de s’embourber ! 
  • Ne manquez pas de visiter la chapelle si elle est ouverte, elle est très jolie. Les jours et horaires d’ouvertures sont à consulter ici.
  • A ne pas manquer dans le coin : le Musée National d’Ecosse, Grassmarket ou encore Victoria Street, cette rue qui ressemble au Chemin de Traverse !
A l’intérieur de la Greyfriars Kirk.

✏️ Alors, team cimetière ou team pas ?

👉 Pour découvrir d’autres chouettes cimetières au Royaume-Uni, suivez le guide !

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6 commentaires

Anaïs 5 janvier 2017 - 15:46

C’est vraiment très mignon, et tout comme toi, je trouve que les balade dans les cimetières ont un petit quelque chose de calme et de reposant :)!

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Ophélie G. 7 janvier 2017 - 17:25

Surtout celui-ci ! ♥ xx

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Tiphaine 8 décembre 2016 - 19:02

Un autre passage obligé pour les potterhead que nous sommes 😉
Très original en plus !

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Ophélie G. 11 décembre 2016 - 16:23

Oui, c’est définitivement un endroit pour les Potterheads ! xx

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LadyMilonguera 7 décembre 2016 - 14:50

Une agréable découverte qui permet de profiter de ces belles couleurs automnales…

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Ophélie G. 7 décembre 2016 - 15:19

Oui, avant que ces couleurs ne laissent place à des arbres déplumés… xx

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À PROPOS

Ophélie

Ophélie

Buveuse de café quasi professionnelle et collectionneuse d'images, je vis au Royaume-Uni depuis 2014.

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